Le premier ministre de transition malien, Choguel Maïga, et la quasi-totalité de son gouvernement figurent parmi environ 150 personnalités pointées par la Cédéao.
La Cédéao a décidé de frapper fort et au cœur du système. Au Mali 150 personnalités dont le premier ministre et la quasi-totalité du gouvernement sont sous le coup de sanctions individuelles. Ainsi, les avoirs financiers de toutes les personnes listées par la Cédéao sont gelés. De même ces personnes ont l’interdiction formelle voyager au sein de la Cédéao. Outre le premier ministre, ce sont 121 membres du Conseil national de la transition qui sont visées par les sanctions. Lesquelles sanctions frappent également les membres de leur famille.
Il est à noter que le colone Assimi Goïta, président de transition et chef de la junte au pouvoir depuis le coup d’État du 18 août 2020, et le ministre des affaires étrangères, Abdoulaye Diop ne sont pas présents sur liste.
La Cédéao avait indiqué lors du sommet du 7 novembre, avait pris la décision d’infliger des sanctions individuelles à aux personnes qui retardaient la tenue d’élections pour un retour des civils au pouvoir. Ainsi les dirigeants de l’organisation ont choisi ces modalités de sanctions, après avoir compris et reçus la confirmation de la part des autorités maliennes qu’elles ne seraient pas en mesure d’organiser des élections présidentielle et législatives en février 2022. Et ce alors même la junte au pouvoir s’y était engagée.
Différentes sources affirment que Assimi Goïta et Abdoulaye Diop ne sont pas mentionnés sur la liste afin de permettre aux autorités de transition d’être représentés lors des futures réunions de l’institution africaine. Il s’agit ainsi de maintenir le dialogue entre les deux parties.
Dans le document publié, la Cédéao fait état de « l’absence de progrès dans la préparation des élections, notamment l’absence d’un calendrier détaillé » en vue de la tenue de ces scrutins « aux dates convenues ». Aussi le non-respect de l’échéance est « constitutif de la remise en cause des fondements essentiels » de l’organisation, dit la Cédéao, qui précise que les « incertitudes politiques accrues » au Mali contribuent à la « détérioration de la situation sécuritaire ».
Les sanctions de la Cédéao sont des annonces précises et signifiantes. Les partenaires du Mali pourraient s’en réclamer. Ainsi l’Union européenne (UE), a toujours déclaré qu’elle s’alignerait sur les positions des chefs d’État ouest-africains dans la gestion du dossier malien. La France est également en faveur de l’adoption de sanctions européennes dans le sillage de la Cédéao.