Actuellement débattu au Parlement, un projet de loi propose notamment de criminaliser les LGBTQI+ et leurs défenseurs. Les militants de la cause LGBT estiment que ce projet de loi est un recul pour les droits de l’homme, la communauté internationale a, quant à elle, condamné ce texte.
Au Ghana, a débuté ce jeudi 8 novembre 20121, la Commission des lois constitutionnelles et juridiques de l’Assemblée nationale autour du projet de loi anti-LGBTQI+, interdisant toute promotion de l’homosexualité.
Le texte qui s’intitule « Promotion des droits sexuels de l’homme et des valeurs familiales ghanéennes », prévoit de criminaliser la défense des LGBT et exige la dénonciation des « suspects », préconise aussi la thérapie de conversion et prévoit d’imposer des peines de prison plus longues qu’elles ne le sont actuellement, puisqu’elles pourraient aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement.
En concret
« Si une personne LGBTQI est abusée par d’autres Ghanéens, qu’elle se rend à l’hôpital, et que le médecin traite cette même personne, le projet de loi criminalise le médecin », explique Alex Kofi Donkor, le directeur et fondateur de LGBTQ+ Rights Ghana.
« Parce que cette personne est une personne LGBTQ et que vous êtes un médecin et que vous l’avez soignée. Donc, d’une certaine manière, vous encouragez également la communauté LGBTQ ».
Jusque là, une loi datant de l’époque coloniale, criminalisait les relations sexuelles entre les personnes du même sexe, mais n’était pas appliquée au Ghana.
« Un système de valeurs à famille unique »
« Le Ghana est un pays très tolérant. Le Ghana n’est pas un système de valeurs à famille unique. Nous croyons même au système de la famille élargie, nous croyons aux oncles, aux tantes et à tous ceux qui s’unissent pour construire un individu dans la société », déclare Alex Kofi Donkor.
« Alors comment se fait-il que quelqu’un propose un projet de loi sur les valeurs familiales et que tout d’un coup, les gens ne veuillent pas lever le nez dessus ? Qu’y a t-il de si menaçant dans les valeurs familiales ghanéennes qu’il faille un projet de loi pour y remédier ? »
Pas de « promotion de l’homosexualité »
Pour Sam Natey George, le député qui a proposé ce texte, le problème pour le Ghana : « c’est la promotion de l’homosexualité : le fait de dire que ce mode de vie doit être intégré dans notre société et enseigné à nos enfants, ce n’est pas ce que dit notre société. Nous avons vécu paisiblement avec eux toutes ces années, tant qu’ils gardent leur sexualité pour eux et dans leur chambre. »
Danny Bediako, directeur de l’ONG Rightify Ghana, craint que cette loi institutionnalise la discrimination : Ils veulent punir les gens simplement d’exister (…) Si quelqu’un nous suspecte, ce projet de loi va imposer l’obligation de nous signaler aux autorités. Ce texte criminalise la compassion. Mais la compassion c’est aussi une valeur ghanéenne. »
Les auditions devraient durer quatre mois avant un vote au parlement. Ce sera ensuite le président ghanéen Nana Akufo-Addo qui tranchera.
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