La région connaît depuis plusieurs années des attaques sanglantes commises contre les civils par des groupes armés djihadistes. Le 2 novembre 2021, c’est la commune de Bani Bangou qui a été le théâtre d’un massacre particulièrement sanglant.
« Le mardi 2 novembre 2021, le maire de la commune de Bani Bangou, en déplacement avec une délégation des ressortissants de ladite commune, est tombé dans une embuscade tendue par des bandits armés non identifiés », décrit le ministère de l’intérieur dans un communiqué.
69 morts, dont le maire de Bani Bangou
Soixante-neuf villageois, membres de milices d’autodéfense, ont été massacrés lors d’une attaque commise par des djihadistes présumés, dans cette région de Tillabéri.
Une des attaques meurtrières les plus sanglantes de la région depuis qu’elles se sont multipliées en début d’année.
« Le bilan provisoire de l’attaque fait état de soixante-neuf morts, dont le maire, et quinze rescapés », précise le communiqué, qui affirme qu’une « opération de ratissage a été engagée dans la zone » pour essayer de retrouver les assaillants.
Le gouvernement décrété un deuil national tout le week-end, après la tragédie.
Pas de revendication des djihadistes
D’après les sources locales interrogées par l’AFP, le maire de Bani Bangou était à la tête de « comités de vigilance » de sa commune et de plusieurs villages alentours.
Par ailleurs, quatre vingt-quatre membres de ces comités, circulant à motos, ont été visés par « des éléments de l’EIGS (l’État islamique dans le Grand Sahara) lourdement armés ».
Les assaillants sont repartis, sans revendiquer l’attaque, « vers le mali en emportant les corps de leurs combattants ».
Multiplication des attaques
Depuis le début de l’année 2021, ces attaques terroristes sont de plus en plus nombreuses et sanglantes dans cette région du Sahel. Elles ont d’ores et déjà fait des centaines de morts.
C’est pour cela que les villageois s’était constitués comités d’autodéfense pour veiller sur les paysans régulièrement attaqués par des hommes armés, alors qu’ils travaillent aux champs : « Ces comités avaient décidé mardi de traquer jusque dans leur repaire situé à une cinquantaine de kilomètres de Bani Bangou, des hommes armés qui attaquent les villages et volent le bétail », a expliqué un ancien maire.
Le bilan est lourd : avec cette attaque, le nombre de personnes tuées dans la région depuis le début de l’année s’élève à plus de six-cents, soit plus de cinq fois le bilan de toute l’année 2020, d’après l’Acled, qui collecte les données sur les conflits dans le monde.