Au Nigeria, malgré la mort de leur chef Abubakar Shekau, qui avait déclenché sa ceinture d’explosifs en mai 2021, les deux organisations djihadistes ont repris leurs combats dans le nord-est du pays.
Traqué jusque dans la forêt de Sambisa par ses rivaux du groupe État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), le chef de Boko Haram, l’une des factions de la mouvance Jamaat Ahl Al-Sunnah Lil Dawa Wal Jihad (JAS), Abubakar Shekau, avait dû déclencher sa ceinture d’explosifs.
Six mois plus tard, les combattants du groupe « historique » n’ont pas rendu les armes.
Peu de résistance organisée côté État islamique
Les hommes de l’État islamique sont désormais positionnés au Cameroun et dans la Sambisa où « il n’y a pas vraiment de résistance organisée, mais plutôt des restes de JAS », explique Vincent Foucher, chercheur au CNRS. Armés et à motos, ils « pratiquent le kidnapping et tentent de survivre en dehors du contrôle de l’État islamique ».
Du côté du lac du Tchad, en revanche, « la résistance est effective », et une partie du JAS est toujours dirigée par le djihadiste Ibrahim Bakoura, aussi connu sous le nom de Bakoura Doro.
Depuis le mois de mai, bien qu’un cessez-le-feu ait été prononcé entre les deux factions, « les combats ont repris avec un niveau d’intensité très important ». A la fin du mois de septembre, la faction Bakoura avait notamment pu s’emparer de l’île de Kirta Wulgo, faisant une centaine de morts du côté des djihadistes.
Du côté de Boko Haram
En face, le groupe Boko Haram est en berne depuis la mort de son chef. Des milliers de personnes se sont rendues aux autorités nigérianes : « Jusque-là, un total de 13 243 terroristes et leurs familles, comprenant 3 243 hommes, 3 868 femmes et 6 234 enfants se sont rendus à nos troupes à travers tout le Nord-Est », selon les indications de l’armée à le mi-octobre.
Le 30 octobre dernier, une vidéo de propagande de 17 minutes a été publié par Daesh dépeignant les « exploits » de sa filiale en Afrique de l’Ouest : batailles, exécution de militaires nigérians par une enfant, défilé de véhicules sophistiqués… Autant d’images qui rappellent que le groupe s’est implanté dans la région comme dominant djihadiste.