Le président sierra-léonais a fait voter à l’Assemblée nationale en juillet la loi d’abolition de la peine de mort. La loi a été promulguée vendredi 8 octobre.
Le président sierra-léonais, Julius Maada Bio, a promulgué le 8 octobre, l’abolition de la peine de mort. La peine capitale laisse place à un emprisonnement à perpétuité ou pour une période de trente ans.
« Aujourd’hui, nous écrivons à nouveau une page d’histoire […]. Au bout de vingt ans, nous tenons la promesse que nous nous étions faits en tant que nation : au bout de vingt ans, la peine de mort est enfin totalement abolie en République de Sierra Leone », a ainsi déclaré le président Julius Maada Bio lors de la cérémonie de signature se déroulant à Freetown.
Les défenseurs des droits de l’homme attendaient depuis longtemps l’officialisation de l’abolition de la peine de mort. Les dernières exécutions remontent à 1998. 24 officiers de l’armée avaient été condamné à mort après une tentative de coup d’État. Depuis lors les peines de mort étaient commuées en réclusion à perpétuité. Cependant 94 personnes restaient condamnées à mort, à ce jour.
Les députés ont voté le 23 juillet, et depuis ce petit pays d’Afrique attendait la promulgation de la loi. « La première fois que j’ai proposé d’abolir la peine de mort pour tous les crimes capitaux, cela a rencontré un large scepticisme, du cynisme, et même une hostilité ouverte » a déclaré le chef de l’État le 8 octobre.
« Ma position était de dire non à la peine de mort sous toutes ses formes, pour quelque crime que ce soit », a ajouté Julius Maada Bio parlant de châtiment « cruel, inhumain et dégradant ». « Nous sommes un pays civilisé ; nous ne devons exécuter personne et nous n’exécuterons plus jamais personne dans cette République souveraine » ; « En abolissant la peine de mort en Sierra Leone, nous affirmons aujourd’hui notre foi dans le caractère sacré de la vie » a-t-il martelé.
C’est ainsi une grande avancé selon les défenseurs des droits de l’homme, alors que la récente Constitution sierra-léonaise de 1991 prévoit la peine capitale pour le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie.