A la tribune de l’ONU, le premier ministre de transition au Mali, Choguel Kokalla Maïga avait qualifié le retrait des troupes françaises du Sahel d’« espèce d’abandon en plein vol ». Une « honte » selon le président français.
Petit accro ou crise diplomatique ?
Le 30 septembre 2021, le président français Emmanuel Macron a qualifié de « honte », les propos portés par le premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l’ONU.
« J’ai été choqué. Ces propos sont inacceptables. Alors que, hier, nous avons présidé à l’hommage national au sergent Maxime Blasco, c’est inadmissible. C’est une honte et ça déshonore ce qui n’est même pas un gouvernement », a déclaré Emmanuel Macron en réponse à RFI lors du dîner de clôture de la saison culturelle Africa2020 à l’Élysée.
Quelques jours auparavant, le premier ministre de transition malien, avait reproché à la France « un abandon en plein vol » dans la lutte contre les djihadistes au Sahel, avec la fin programmée de la mission Barkhane.
« Je sais que les Maliens ne pensent pas ça. », a déclaré Emmanuel Macron, soulignant que « la légitimité du gouvernement actuel » issu de deux coups d’État depuis 2020, était « démocratiquement nulle ».
« Sans la France, le Mali serait aux mains des terroristes »
« Nous sommes exigeants parce que nous sommes engagés, nous voulons lutter contre le terrorisme et pour la sécurité », a ajouté le Chef de l’État français. « Nous sommes là parce que l’État malien l’a demandé. Sans la France, le Mali serait aux mains des terroristes », a-t-il ajouté.
De la junte des dirigeants, il a dit attendre « qu’ils respectent leurs engagements : qu’en février il y ait des élections, qu’ils arrêtent de mettre en prison les opposants politiques, qu’ils fassent leur travail, c’est à dire le retour de l’État, ce qu’ils ne font pas depuis des mois ». Et de conclure : « Nous allons continuer les projets de développement », au Mali aux côtés de la communauté internationale. Mais « ce travail ne peut pas être fait si les dirigeants ne prenennt pas leur responsabilité ».