En ligne de mire de la lutte contre la corruption, la police et la gendarmerie sont plus particulièrement visés en raison notamment de pots-de-vin prélevés aux vendeurs de produits vivriers.
Le 14 septembre Zoro Epiphane Ballo, le ministre de la promotion de la bonne gouvernance, du renforcement des capacités et de la lutte contre la corruption a annoncé la tenue de plusieurs opérations « coup de poing » contre la corruption dans les services publics, et plus précisément dans la police et la gendarmerie. Le ministre s’est voulu très ferme : « Le message, c’est : attention à la fraude, attention au racket, l’État vous voit », a ainsi déclaré Zoro Epiphane Ballo.
La police et la gendarmerie sont particulièrement visés notamment dans leurs rapports aux vendeurs de produits vivriers. Ainsi lui est reproché notamment des pots-de-vin prélevés à ces vendeurs de produits vivriers sur les routes de Côte d’Ivoire. Zoro Epiphane Ballo a fait la pédagogie du sujet et expliqué que « ces pratiques ont un effet certain sur la hausse des prix des produits de consommation. Le racket a un lien avec la vie chère ! ». Le commissaire du gouvernement, en charge de la poursuite des militaires contrevenants, a été saisi.
Le secteur des vendeurs de produits sur les routes ne sont pas les seuls à être concernés. Plusieurs secteurs du service public ont déjà fait l’objet d’opérations permettant de récupérer des preuves de corruption. Ainsi les services du contrôle technique routier tout comme l’éducation, la santé ou la justice font l’objet d’une attention particulière.
Les résultats des différentes opérations ont été transmis aux autorités.
Rappelons qu’un Ivoirien sur deux déclare payer des pots-de-vin aux agents de police ou de gendarmerie pour éviter des problèmes ; un sur trois paye les agents de l’administration pour la délivrance de documents ; et deux tiers considère que signaler un cas de corruption est dangereux du fait du risque de représailles.
« La perception des Ivoiriens en matière de corruption ne s’est pas améliorée », a reconnu le ministre lors d’un point presse, estimant que c’est « un défi important pour la bonne gouvernance, la croissance durable, la paix et le développement », selon les études de Transparency International.