Le gouvernement intérimaire malien a dénoncé un acte « condamnable » après une manifestation de policiers armés, qui a abouti à la libération du chef des Forces spéciales antiterroristes, placé en détention lors d’une enquête sur la répression en juillet 2020.
Samedi 4 septembre 2021, le gouvernement intérimaire malien, dominé par les militaires responsables du coup d’état de mai 2021, a dénoncé une manifestation de policiers armés qui a eu lieu la veille.
Libération du responsable des policiers antiterroristes
Ils ont obtenu à l’issue de cette manifestation, la libération de l’ancien responsable des Forces spéciales antiterroristes, Oumar Samaké, maintenu en détention depuis l’été 2020, suite à son implication de la répression sanglante qui avait eu lieu sous la présidence d’Ibrahim Boubacar Keïta, lui-même depuis renversé par les militaires.
Yacouba Touré, un surveillant de la prison centrale de Bamako, a déclaré à l’AFP que des policiers étaient « venus en grand nombre bien armés ». Puis de préciser : « nous n’avons pas opposé de résistance, ils sont partis avec Ousmane Samaké sans incident ».
Selon un responsable du ministère de la justice, c’est « par souci de paix », que les autorités ont décidé faire libérer Oumar Samaké, sans que les policiers n’entrent dans la prison. De son côté, la Synergie des sections syndicales des surveillants de prison du Mali a évoqué « des évènements désastreux », et a demandé aux autorités de « prendre leurs responsabilités afin d’éviter une situation regrettable ». Le communiqué du gouvernement a cependant assuré que la lutte contre l’impunité continuait et « demande à tout le monde de se rassurer ».
« En toute impunité »
L’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH) s’est dit « profondément indignée de la libération au forcing » de ce détenu et « condamne avec véhémence cette atteinte grave à la démocratie et à l’État des droits ».
« Scandalisée » que des « forces de l’ordre, qui doivent faire respecter la loi » aient agi « illégalement pour obtenir la libération d’une personne incarcérée suite à une décision de justice » et « fustige cette obstruction au travail de la justice par des agents chargés de l’application de la loi », l’AMDH, « craint que que cette situation sape des efforts en cours en matière de lutte contre l’impunité ».
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