Au Sénégal, chaque année, plusieurs jours de pluie suffisent à inonder des quartiers de Dakar. Les habitants se plaignent de cet inconfort dans lequel ils vivent, pieds dans l’eau, et regrettent les dégâts causés.
C’est le même scénario qui se répète encore et encore. Chaque année, entre juillet et septembre, la saison des pluies inonde le Sénégal, malgré la construction de canaux censés amoindrir le sinistre. Et les quelques milliers de personnes concernées commencent à en avoir ras-le-bol.
L’État a tenté des initiatives, en vain ; la présence de pompiers envoyés en renfort ne suffit plus et les sinistrés doivent se débrouiller par eux-mêmes.
Des systèmes de canalisations, un problème résolu ?
« La Direction de la prévention et de la gestion des inondations (DGPI) a prévu d’installer des tuyaux souples pour évacuer partiellement les eaux pluviales vers les canaux de l’autoroute, mais les travaux ont plusieurs mois de retard » explique Clément Michel Ntab, le chef de quartier de la cité Serigne-Mansour.
Cet habitant, porte-parole de sa communauté, demande une aide réelle des autorités, via des travaux structurels, comme l’installation de canalisations, qui régleraient le problème définitivement.
Un plan national qui n’a pas résolu le problème
Macky Sall, élu président en 2012, a lancé le programme décennal de gestion des inondations (PDGI). Il s’agit d’une stratégie nationale et prioritaire mise en place par différents ministères et agences d’État qui ont dépensé près de 511 milliards de francs CFA (780 millions d’euros), selon Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre des finances et du budget.
L’installation de canaux de drainage et la construction de 43 stations de pompage des eaux de pluie à Dakar et de sa banlieue ont pu améliorer le problème mais n’ont pas réussi à le résoudre complètement.
Une démographie en constante inflation qui impose de trouver de réelles solutions.
Selon Babacar Mbaye Ngaraf, le président de la Synergie des acteurs pour l’assainissement de la banlieue (Saaba), malgré les installations mises en place, « nous aurions pu largement dépasser ces résultats au vu des sommes investies ».
Finalement, les réseaux d’évacuation ne sont pas dimensionnés pour résister aux fortes précipitations. Les eaux de pluies sont aussi récupérées par les réseaux d’évacuation, les flux doublent, créant des bouchons et l’eau déborde dans les rues. D’après le directeur d’exploitation de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Pedre Sy : « la population augmente et les zones nouvellement habitées ont besoin d’assainissement ».