Les deux membres du groupe armé Ansaroul Islam étaient jugés après avoir attaqué une école primaire dans le nord du pays.
Le procès a fait grand bruit. Le mardi 10 août, deux djihadistes qui avait attaqué une école du nord du pays ont été condamné à vingt ans de prison. La chambre correctionnelle du pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme a instruit dix dossiers qui vont être jugés d’ici au 13 août.
Les deux inculpés sont âgés de 38 et 29 ans et se présentent comme cultivateur et éleveur. Ils ont été jugés pour « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « détention illégale d’armes et de munitions de guerre », « complicité de terrorisme » et « destruction volontaire de biens ». Selon le parquet, plutôt que cultivateur et éleveur, ce sont bien des « membres combattants » du groupe armé Ansaroul Islam qui ont été jugés. Ils ont attaqué et incendié l’école primaire de Bafina, localité située dans la province du Sanmatenga (région du Centre-Nord), le 2 mai 2018. Après avoir incendié l’école, et accompagnés de quatre autres personnes, ils avaient aussi incendié le domicile du directeur de l’école et volé deux motos.
Les accusés ont reconnu les faits. Ils devaient se rendre à Bafina pour attaquer le groupe d’autodéfense du village. Ils ont également décidé de prendre pour cible l’école primaire et les enseignants « parce que les enseignements qui y sont donnés sont contraires aux dispositions de la charia » prônée par le groupe islamiste Ansaroul Islam. Les djihadistes ont été condamnés à une peine d’emprisonnement de vingt ans, dont quinze ans de sûreté. Ils sont également condamnés à payer des dommages et intérêts de 4 millions de francs CFA (environ 6 000 euros).
Le groupe dont les deux terroristes se réclament est Ansaroul Islam créé en 2016 par Ibrahim Malam, un prêcheur originaire de la province du Soum (région du Sahel). Ce groupe a revendiqué plusieurs attaques contre l’armée burkinabée.
Dorénavant affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Ansaroul a tué dimanche douze soldats et en a blessé huit dans une attaque dans le nord-ouest du Burkina Faso, près de la frontière du Mali, selon les informations données par le gouvernement.