Durant la seule semaine du 12 juillet 2021, le nombre de décès a augmenté de 43 % en Afrique. En cause, notamment : l’émergence du variant Delta, les difficultés d’acheminement du matériel médical et le manque de traitements.
Selon des chiffres récents de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), le nombre de décès liés au Covid-19 a augmenté de 43 % ces sept derniers jours, sur l’ensemble du continent africain.
Matériel médical et traitements en cours d’acheminement
Entre difficultés d’acheminements de matériel médical provoquées par une défaillance dans le fonctionnement de solidarité internationale Covax et le manque de traitements contre le Covid, les chiffres s’affolent et ne cessent d’augmenter depuis juin 2021.
Jeudi 15 juillet dernier la docteur Matshidiso Moeti, directrice de l’OMS Afrique, a déclaré, lors d’un point presse hebdomadaire créée par l’ONU : « Il s’agit d’un signal d’alarme clair indiquant que les hôpitaux des pays les plus touchés atteignent un point de rupture ».
De nombreux pays en état d’urgence
Si l’Afrique du Sud, en pleine crise politique et économique après l’emprisonnement de l’ancien président Jacob Zuma, est actuellement la plus touchée (le pays traverse une sévère troisième vague de contaminations au SARS-CoV-2 et les hôpitaux sont débordés), la Namibie, la Zambie, la Tunisie et l’Ouganda ne sont pas en reste. L’Algérie, le Sénégal et le Rwanda ont, quant à eux, littéralement vu les chiffres des décès exploser.
Sur tout le continent africain, la présence du variant Delta, terriblement contagieux, détecté dans vingt et un pays, a augmenté d’un million le nombre de contaminations, passant la barre des 6 millions.
La région du Sahel, particulièrement fragile (sortant à peine de la crise Ebola et frappée de régulières attaques terroristes), est particulièrement touchée par cette crise. Les agriculteurs, empêchés de déplacements, ne peuvent plus vendre leurs produits sur les marchés, et sont de fait, entraînés dans gouffres financiers. De plus les villes, face à ces problèmes d’approvisionnement en alimentation, ont fait grimer leurs prix.
Insécurité alimentaire et catastrophes naturelles
Cette crise aura des effets sur la sécurité alimentaire mondiale. En 2020 déjà, il y avait une inflation du nombre de personnes confrontées au problème de la faim, selon le rapport annuel publié le 12 juillet dernier par l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).
Selon ce rapport, entre 720 millions et 811 millions de personnes étaient sous alimentées dans le monde en 2020, soit une augmentation de 18 %.
Sans compter les catastrophes naturelles venues gonfler les chiffres…