Des transformateurs ivoiriens dénoncent depuis début juillet 2021 la concurrence asiatique sur le marché de la noix de cajou, et demandent une aide gouvernementale pour faire face.
Le 5 juillet 2021, en Côte d’Ivoire, des transformateurs de la noix de cajou ont dénoncé une concurrence déloyale venue de producteurs asiatiques. Selon le Groupe des transformateur de cajou ivoirien (GTCI), cette concurrence « met en péril les investissements de l’industrie locale ».
Une véritable problématique pour l’industrie ivoirienne de ce fruit à coque utilisé en cuisine ou en cosmétique, consommé notamment par l’Inde, les États-Unis, l’Europe, la Chine, les Émirats arabes unis ou encore l’Australie. Lorsqu’elle est brute, la noix de cajou peut être envoyée vers l’Inde, le Vietnam et le Brésil, qui possèdent des industries de transformation.
Produit local délocalisé et spéculations dans l’air
Le GTCI a déploré qu’« un grand nombre d’usines locales n’a pas pu s’approvisionner en noix brutes (…) notamment en raison de la concurrence farouche menée par les opérateurs non industriels sur les prix de la matière première (noix brute), les poussant à des niveaux aberrants et incohérents au regard du marché actuel des produits finis ».
De plus, selon eux, « une telle spéculation sur les prix se fait au détriment de l’industrie locale et ne bénéficie qu’aux industriels asiatiques ». Le GTCI dénonce « les importants volumes de stocks » et la « rétention » de ces opérateurs qui « proposent des prix de vente déconnectés des prix internationaux de l’amande, dans le but de les vendre à des opérateurs vietnamiens et indiens ».
Leader mondial en berne
La Côté d’Ivoire est le leader mondial de la noix de cajou : en 2020, le pays a transformé 12 % des 848 000 tonnes récoltées localement. D’ici 2025, la Côte d’Ivoire vise les 50 %, selon les chiffres officiels. « Pour la campagne 2021, les usines ivoiriennes ont acheté 126 614 tonnes soit 23 511 tonnes de plus que 2020 », a précisé Adama Coulibaly, le directeur du Conseil coton-arcarde, et gérant de la filière.
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced) a récemment dénoncé dans un rapport, les inégalités de ce marché. Les trois millions d’agriculteurs africains qui produisent la moitié des noix de cajou dans le monde, ne touchent, en effet qu’une petite partie de la valeur ajoutée de ce marché, pourtant en pleine croissance. Des inégalités d’autant plus problématique que les producteurs ont beaucoup souffert de l’épidémie de Covid-19.