Plus de quarante jours après leur arrestation et leur démission forcée, Bah N’Daw et Moctar Ouane, anciens président et premier ministre du Mali sont toujours sous résidence surveillée.
Au Mali, la situation n’a pas changé pour l’ancien président et son premier ministre, depuis le coup d’État du 24 mai 2021. Dirigé par le colonel Assimi Goïta, aujourd’hui président de la Transition, ce putsch, mené par des militaires proches du Comité National pour le Salut du Peuple à l’origine du coup d’État du 18 aout 2020, a poussé le président en poste Bah N’Daw à démissionner. Lui et Moctar Ouane, son Premier ministre, ont été arrêtés et placés en résidence surveillée à Kati, près de Bamako où ils sont toujours détenus.
Détention prolongée illégale…
Préoccupée par les conditions de détention des deux anciens leaders du pays, l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) a rappelé dans un communiqué, l’engagement pris par le nouveau chef de l’État de les libérer.
« L’AMDH est préoccupée par la mesure de privation de liberté à l’encontre de l’ancien président de la Transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane, qui sont tous les deux en résidence surveillée », rappelle Drissa Traoré, coordinateur national de l’organisation.
…et règles bafouées
Non satisfaits de cette détention prolongée des deux anciens chefs de l’Etat, l’AMDH a aussi alerté sur les conditions de détentions du général Soulaymane Doucouré, qui a servi au Ministère de la Défense malienne : « Nous sommes également préoccupés par rapport à la détention du général Souleymane Doucouré qui doit être en détention à Kati. Ce n’est pas normal. Nous sommes dans un pays où il y a des règles établies en matière d’arrestation, en matière de détention, mais aussi en matière de procès équitable. Et faute d’infractions légalement établies et reprochées aux intéressés, il est quand même important que les autorités procèdent à leur libération. »
Cela fait plusieurs semaines que l’Union africaine, l’Union européenne ou les Nations Unies se mobilisent pour demander une justice pour ces détenus. Pour rappel, « le Mali est aussi signataire de plusieurs conventions internationales, dans lesquelles il est fortement interdit de détenir illégalement des personnes qu’elles soient civiles ou militaires », selon Driss Traoré, président de la COCEM (Coalition pour l’Observation citoyenne des élections au Mali).