Un sondage, le Mali-Mètre, mesure chaque année l’opinion publique dans l’ensemble du pays. Les résultats 2021 sont sortis.
Le Mali-Mètre est un sondage publié chaque année par la fondation allemande Friedrich-Ebert. Il permet de mesurer l’opinion publique dans l’ensemble du pays. Les résultats de la dernière édition sont le fruit de la rencontre avec 2 258 personnes de onze capitales régionales du pays.
Les préoccupations des Maliens dont sensiblement les mêmes que ceux constatées en 2020 : retour de la paix et de la sécurité, emploi des jeunes, bonnes récoltes. La situation sécuritaire demeure tendue, et la guerre, circonscrite à la partie nord du pays entre 2012 et 2015, s’étant propagée au centre et au sud génère des inquiétudes : des jeunes sans perspective d’avenir et des agriculteurs privés de l’accès à leurs champs par les groupes armés.
Ainsi au sud du pays, les inquiétudes sont grandissantes. A Sikasso, plus de la moitié des habitants estime que le niveau d’insécurité a augmenté depuis le début de 2021. A titre de comparaison, à l’échelle du pays, quatre maliens sur dix pensent que le niveau d’insécurité est grandissant.
Et les Maliens n’ont pas particulièrement confiance dans l’intervention des instances internationales pour régler le problème. Alors que sont présents 15 000 casques bleus au sein de la mission de l’ONU, la Minusma, 5 100 soldats français au sein de la force « Barkhane » et 5 000 hommes de la Force conjointe du G5 Sahel ; selon le sondage 28,6 % des Maliens disent ne faire confiance en aucun de ces acteurs internationaux pour stabiliser la situation. 9 % des Maliens disent avoir confiance dans les troupes de « Barkhane ».
A l’inverse, les forces armées nationales rencontrent une adhésion massive des Maliens ayant répondu au sondage. Le taux de satisfaction s’élève à 93,3 %, soit 1,2 point de plus que lors du Mali-Mètre précédent, en mars 2020. Un soutien inconditionnel qui occulte les échecs de l’armée malienne.
De même les Maliens affichent leur soutien important aux autorités de transition mises en place au moment du premier coup d’État du 18 août 2020. Ce coup d’État avait sorti du jeu politique le président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK ».
Les deux tiers des sondés se disent satisfaits de la gestion de la transition alors que le sondage avait été effectué deux mois avant le second putsch, du 24 mai. Putsch organisé par les hommes du colonel Assimi Goïta qui est l’actuel président de la transition.