Le lundi 21 juin 2021, le gouvernement du Cap-Vert a annoncé sa décision de renationaliser Cabo Verde Airlines (TACV), deux ans après en avoir cédé 51% des parts à une filiale d’Icelandair.
Durement impacté par le Covid-19, le tourisme dans l’archipel du Cap Vert est en berne. Les avions de la TACV sont cloués au sol depuis mars 2020. Les activités de la compagnie nationale d’aviation devaient reprendre le vendredi 18 juin 2021 avec un vol reliant l’île de Sal à Lisbonne. Mais la reprise a finalement été une fois encore reportée.
2019 : privatisation de la compagnie aérienne cap-verdienne
En 2019, le gouvernement cap-verdien avait décidé de privatiser la TACV. L’État avait cédé 51 % des parts à Loftleidir Icelandic, filiale du groupe islandais Icelandair. 39 % du capital avait été conservé par l’État Cap-verdien, et 10 % des actions avaient été réservées aux employés.
Mais le premier ministre cap-verdien Ulisses Correia e Silva a annoncé sur la télévision publique, le 21 juin dernier, sa décision de dénoncer le contrat : « Le gouvernement entamera un processus pour (revenir sur) la privatisation des 51 % du capital social de la Cabo Verde Airlines, et assurer la totalité de la gestion de la compagnie aérienne étant donné que la société islandaise Loftleider Icelandic n’a pas démontré pouvoir garantir la pérennisation et la continuité des opérations de la compagnie ».
Selon lui, « Les Islandais n’ont pas respecté les accords établis ». Soulignant que le plus important était de « sauvegarder l’avenir » des 300 employés , ainsi que « l’intérêt national ».
Tourisme en dévaluation, économie en dépression
A la tête du Mouvement pour la Démocratie (MpD), Ulisses Correira e Silva a obtenu la majorité absolue au Parlement lors des législatives d’avril 2021. Sa mission : redresser l’économie du Cap-Vert, dont le secteur du tourisme est la principale ressource et représente à lui seul 25 % du PIB. La pandémie de Covid-19 a donc frappé le pays de plein fouet : en 2020, le Cap Vert a enregistré une récession de 14 % en 2020.
Sans pour autant donner de date, Ulisses Correira e Silva a promis une restructuration des compagnies aériennes cap-verdiennes, notamment via le choix d’un autre partenaire stratégique, dans cette période de crise sanitaire qui touche tout particulièrement les transports aériens.