Au Burkina Faso, le président a limogé deux de ses ministres suite aux manifestations qui ont eu lieu dans le pays après les différentes attaques terroristes au début du mois de juin 2021.
Cela faisait quelques jours que la rumeur circulait. Ce mercredi 30 juin 2021, l’annonce est finalement tombée : le secrétaire général du gouvernement a lu le décret en direct à la télévision, informant la population burkinabé.
Le président burkinabé, Roch Marc Kaboré, a limogé Chériff Sy, ministre de la Défense, et Ousséni Compaoré, ministre de la Sécurité. « Un nouveau gouvernement est en place. Le remaniement ministériel intervenu ce 30 juin 2021 s’inscrit dans ma volonté de donner un nouveau souffle à notre engagement face aux défis majeurs de notre nation », s’est exprimé le Président Kaboré sur ses comptes Twitter et Facebook.
Souhaitant jouer l’apaisement, il a aussi déclaré : « L’accompagnement et le soutien de l’ensemble des fils et filles du Burkina Faso seront les ferments de nouvel exécutif, dans la construction d’une nation sécurisée, de paix, de prospérité. »
Une réponse à l’opposition
Ce remaniement intervient alors que le pays est plongé dans la douleur et la colère. Les 4 et 5 juin derniers une nouvelle attaque djihadiste a fait entre 132 et 160 morts (dont des enfants), dans le village de Solhan au Nord-Est du pays. Jamais un massacre d’une telle violence n’avait été commise sur le sol burkinabé depuis le début des attaques terroristes en 2015. Notons qu’en 6 ans, ces multiples attaques ont fait plus 1 500 morts et environ 1,5 million de Burkinabés ont été contraints de fuir leurs maisons.
Face à la multiplication de ces actes barbares, des milliers de personnes se sont mises en marche et ont dénoncé, à Dori, chef-lieu de la région du Sahel, « l’inaction » du gouvernement. A la mi-juin, l’opposition avait demandé la démission du premier ministre, Christophe Dabiré, ainsi que celle de Chériff Sy. Mardi 29 juin, le Balai citoyen, un mouvement de la société civile a porté plainte contre le gouvernement pour « non-assistance à personne ne danger », pour l’attaque de Solhan.
Au palais, un conseil des ministres doit se tenir ce jeudi et dans les rues, d’autres manifestations sont prévues ce week-end.