En exil depuis 2020, l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte-d’Ivoire, Guillaume Soro, vient d’être condamné par la justice ivoirienne à la prison à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État ».
En Côte-d’Ivoire, Guillaume Soro, ancien premier ministre et ex-chef rebelle allié de l’actuel président Alassane Ouattara, vient d’être condamné à perpétuité pour « atteinte à la sûreté de l’État », ce mercredi 23 juin 2021, par la cour d’assises d’Abidjan.
Ses biens ont par ailleurs été confisqués, et son mouvement , Générations et peuples solidaires (GPS) a été dissout, car accusé de « se livrer à des actes subversifs ».
Parmi les autres accusés, Souleymane Kamagaté, ex-chef du protocole de M.Soro, Affoussy Bamba, ancienne ministre, et Touré Moussa, son ancien chef de la communication, ont, quant à eux, écopés de vingt ans de prison. Enfin, deux des frères des Guillaume Soro et Alain Lobognon, son ancien bras droit, ont été condamnés à dix-sept ans de prison pour « troubles à l’ordre public ».
Rappel des faits
Premier ministre de la Côte-d’Ivoire à la fin de l’ère Laurent Gbagbo (2007-2010) puis au début du premier mandat d’Alassane Ouattara (2011-2012), Guillaume Soro fut président de l’Assemblée Nationale entre mars 2012 et février 2019, avant de tomber en disgrâce et de démissionner, suite à son rôle trouble dans les insurrections de 2017.
Pour ce procès aux assises, Guillaume Soro était accusé d’avoir conspiré avec ses partisans une « insurrection civile et militaire » dans le but de renverser le pouvoir lors de son retour avorté en Côte d’Ivoire en décembre 2019, après six moi à l’étranger, moins d’un an avant l’élection présidentielle d’octobre 2020, à laquelle il comptait se présenter. « Pour lui ce sera la prison à perpétuité », avait alors déclaré le président Alassane Ouattara, son ancien allié.
A la liste des accusations s’ajoutaient aussi « complot », « tentative d’atteinte contre l’autorité de l’État », « diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations ».
Déjà condamné
Guillaume Soro avait déjà été condamné en avril 2020 à vingt ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». Selon la justice, il avait essayé de s’attribuer une résidence achetée par l’État lorsqu’il était premier ministre. Cette condamnation l’avait empêché de se présenter à la présidentielle de 2020.