L’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT), dont la création avait été annoncée en 2017 a été inaugurée officiellement le 10 juin.
La Côte d’Ivoire inaugure cette semaine une académie d’un nouveau genre. L’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) a pour objectif d’aider au combat contre les djihadistes qui sévissent en Afrique de l’Ouest. Le premier ministre ivoirien, Patrick Achi s’est exprimé lors de l’inauguration de ce vaste centre : « l’AILCT sera l’avant-garde de la riposte d’une Afrique de l’Ouest libre et consciente, spécialement entraînée et irrémédiablement déterminée » à lutter contre les djihadistes.
L’AICLT est organisée autour de trois bâtiments, sur une superficie de 1 100 hectares, permettent d’accueillir « trois stages de formation de 25 stagiaires » qui participent à des entraînements des forces spéciales et sont formés à faire face à la menace « terroriste ». « L’AILCT doit devenir un pôle d’expertise et de compétence régional de la lutte contre le terrorisme au bénéfice de la stabilité de nos Etats et de la sécurité de nos populations », a précisé le président ivoirien, Alassane Ouattara.
L’inauguration a eu lieu en présence du premier ministre ivoirien, Patrick Achi, du ministre de la Défense, Téné Birahima Ouattara et du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
« Le fléau du terrorisme n’est pas une fatalité ni en Afrique ni ailleurs, c’est une menace qu’il nous faut combattre, comme nous continuerons à le faire au Sahel et comme nous le ferons ici ensemble, a déclaré lors d’un discours inaugural, M. Le Drian. Nous le faisons avec cohérence et pragmatisme, en mobilisant les meilleurs spécialistes dans des infrastructures optimales. Nous savons que notre responsabilité, c’est de combattre ensemble cet ennemi commun dont les exactions au Sahel nous concernent directement, car sur la carte des menaces, le Sahel est la frontière sud de l’Europe et la frontière nord des États du golfe de Guinée. »
Le chef de la diplomatie française s’est longuement exprimé sur la nature de l’AILCT en indiquant que celle-ci doit accueillir et former « policiers, militaires, gendarmes, magistrats ou encore douaniers et personnels des administrations pénitentiaires ». Il a également précisé que l’AILCT se doit d’être « également un lieu d’échanges où ils pourront mettre en commun leur expérience et tisser des réseaux dont la valeur ajoutée ne manquera pas de se faire sentir en ces temps de crise ».
Depuis 2017, date de création de l’AILCT, 500 stagiaires ouest-africains ont d’ores et déjà été formés. La Côte d’Ivoire est vigilante quand aux comportements des mouvements djihadistes.
Ainsi l’expert antiterroriste ivoirien Lassina Diarra a déclaré récemment que « le nord de la Côte d’Ivoire commence à être sous l’emprise des groupes djihadistes. Cette région constitue un enjeu important de sécurité pour l’État ivoirien notant que « depuis quelques mois, des personnes, certes ultra-minoritaires, commencent à être séduites » par les djihadistes.