Un texte sera présenté sous peu au Parlement afin d’abolir la peine de mort. La peine capitale était à ce jour, maintenue dans l’arsenal juridique malgré un moratoire de fait sur les exécutions, a déclaré Umaru Napoleon Koroma le vice-ministre de la justice.
En Sierra Leone, la Constitution de 1991 prévoit la peine capitale pour le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie. Cependant la dernière exécution remonte à 1998 et un moratoire de fait sur les exécutions mène le pays sur la voie de l’abolition.
Le 12 mai, Umaru Napoleon Koroma a informé le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, de la décision d’interdire la peine de mort en Sierra Leone. « Une fois que la législation aura été soumise au Parlement et qu’elle aura été approuvée, c’en sera fini de l’histoire de la peine de mort » dans ce pays de quelque 7,5 millions d’habitants, a déclaré M. Koroma. Le gouvernement de Julius Maada Bio a « pris la décision ultime dans [sa] quête pour faire respecter les droits humains fondamentaux des Sierra-Léonais « a précisé le vice-ministre.
La dernière révision de la Constitution sierra-léonaise date de 1991 et prévoit la peine capitale pour le vol aggravé, le meurtre, la trahison et la mutinerie. Les données de Amnesty International affiche en 2020, 39 condamnations à mort ont été prononcées dans le pays, soit près du double qu’en 2019. Cependant aucune décision de justice n’a été exécutée et les peines ont été transformées en peine de prison à perpétuité. Après la guerre civile de 1991-2002 ayant fait 120 000 morts ; la Commission vérité et réconciliation avait conclu que le conflit avait « abouti à l’avilissement de la vie et de la dignité humaine » et que les gouvernements successifs avaient « abusé de la peine de mort pour éliminer des opposants politiques ».
L’ambassadeur de L’Union européenne (UE) a réagi en la personne de son ambassadeur en Sierra Leone, Tom Vens. Celui-ci a salué mercredi la décision du président Bio. « Nous poursuivrons notre partenariat avec vous pour promouvoir un agenda progressiste en matière de droits humains » a déclaré sur Twitter le représentant de l’UE.