Alassane Ouattara a fait savoir au FMI le 10 mai, qu’une plus grande représentativité des pays africains au sein de l’institution est souhaitable.
Lundi 10 mai, le chef de l’État ivoirien a appelé de ses vœux que les pays africains soient mieux représentés au FMI, rappelant que « quarante-six pays d’Afrique subsaharienne ne sont représentés que par deux chaises au conseil d’administration » de l’institution. Alassane Ouattara a également suggéré qu’une plus grande flexibilité soit accordée aux déficits budgétaires des pays africains.
Véritable plaidoyer pour la représentativité africaine, la déclaration du chef d’État, rompu aux institutions internationales, a déploré la lenteur de l’intégration des pays africains aux sphères internationales « Il a fallu attendre les années 1990 pour que tous les pays africains y soient représentés », a ainsi précisé Alassane Ouattara lors d’un échange avec la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Cet échange avait lieu dans le cadre des soixante ans du département africain que M. Ouattara a dirigé de 1984 à 1988.
« Toutefois, quarante-six pays d’Afrique subsaharienne ne sont représentés que par deux chaises au conseil d’administration du FMI avec un pouvoir de vote de 7,09 % », a déploré le chef d’État. « Ce constat montre que beaucoup de chemin reste encore à faire pour améliorer la représentativité du continent africain au Fonds monétaire ». La révision des quotas est selon M. Ouattara « un point important à l’ordre du jour pour les pays africains ».
Le président ivoirien s’est exprimé également sur la nécessaire flexibilité en matière de déficit budgétaire « sans pour autant remettre en cause la soutenabilité de la dette publique et la solidité du cadre macroéconomique qui est la priorité des priorités ».
« Quelques décimales de plus sur le déficit budgétaire rapporté au PIB permettraient à beaucoup de pays de mieux affronter la pandémie, de financer les dépenses urgentes de lutte contre le terrorisme et de bâtir à moyen terme des bases solides de paix pour leur développement ».
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva a réagi aux propos du chef d’État en confirmant que le Fonds est disposé à faire preuve de plus de flexibilité « à court terme ». Et ce afin de faciliter la reprise économique post-pandémie de l’Afrique.