Selon les Nations unies, le Nigeria doit faire face à un exode massif de populations fuyant les attaques djihadistes.
Des djihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) ont attaqué à deux reprises la semaine dernière, la ville de Damasak, à la frontière entre le Nigeria et le Niger. Les attaquants s’en sont pris à de nombreux bâtiments, des postes de police, une clinique et les bureaux du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), brûlant, détruisant et pillant les édifices.
« A la suite de la dernière attaque, survenue mercredi 14 avril, (…) près de 80 % de la population totale de la ville, qui inclut à la fois les habitants et les déplacés, a été contrainte de partir », a déclaré Babar Baloch, porte-parole du HCR.
Ce sont donc plus de 65 000 personnes qui ont fui la ville de Damasak, située dans le nord-est du pays a annoncé le 16 avril l’Organisation des Nations unies (ONU). La ville s’est vidée de presque tous ses habitants. Les populations ont fui vers Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, où réside déjà un million de personnes réfugiées. D’autres se sont rendu vers Diffa, au Niger.
Les personnes qui vivaient à Damasak dépendaient essentiellement de l’aide humanitaire. Laquelle a a été dans l’obligation de fuir également, comme l’indique Jean-François Riffaud, le directeur général d’ACF : « Le personnel des ONG a réussi à se cacher et à s’échapper de la ville », a déclaré Action contre la faim (ACF). « Mais à la suite de recherches menées de porte en porte par les groupes armés, leurs maisons personnelles ont été incendiées, ce qui démontre un niveau sans précédent de ciblage des travailleurs humanitaires. »« La détérioration de la situation en matière de sécurité a maintenant atteint son paroxysme », a déclaré Jean-François Riffaud.
Depuis 2009, date du début de la rébellion du groupe islamiste radical Boko Haram le conflit a fait près de 36 000 morts et 2 millions de déplacés. En 2016, le groupe initial s’était fracturé en deux groupes distincts entre la faction historique et l’EIAO, reconnu par le groupe Etat islamique.
Source : Le Monde Afrique