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Ces entreprises qui financent les infrastructures de santé en Afrique Ces entreprises qui financent les infrastructures de santé en Afrique
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Ellipse Projects, Proparco : ces entreprises françaises qui participent au financement des infrastructures de santé en Afrique
Santé en Afrique

Ellipse Projects, Proparco… : c’est via ces entreprises spécialisées en financement et montage de projets que sont actuellement développés de nombreux chantiers structurants en Afrique. La France participe ainsi au financement des infrastructures de santé en Afrique, notamment via les investissements d’entreprises privées. Parce qu’ils répondent à une problématique sanitaire, participent au développement du continent et redéfinissent la place de la France en Afrique, ces financements sont triplement stratégiques. Les entreprises spécialisées comme Ellipse Projects ou Proparco jouent donc un rôle déterminant, que ce soit via des partenariats commerciaux, des investissements ou des dons.

 

Un enjeu sanitaire : le financement des infrastructures de santé en Afrique

 

Un besoin primordial en infrastructures pour répondre au défi démographique du continent : c’est une des conclusions du rapport publié en juillet 2020 par le Centre de développement de l’OCDE et par le Centre africain pour la transformation économique. Intitulé « Des infrastructures de qualité pour l’Afrique du XXIe siècle », il souligne la nécessité pour l’Afrique « d’accélérer de toute urgence la construction d’infrastructures tout en veillant à leur qualité ». Et pour cause : en 2050, l’Afrique comptera 2,5 milliards d’habitants, soit deux fois plus qu’aujourd’hui, rappelle l’OCDE. Un défi qui impose particulièrement de développer les infrastructures de santé. La pandémie est venue rappeler cette décorrélation entre la population et l’offre de soin disponible sur le continent : « Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise un ratio de 7 médecins et 30 lits d’hôpital pour 10 000 habitants, l’Afrique subsaharienne n’en compte respectivement que 1 et 10 » rappelle Sewa Wilson, directeur associé chez Next Associés.

Suivant les recommandations du rapport co-écrit par l’OCDE et le Centre africain pour la transformation économique en faveur d’un recours accru à l’investissement privé pour le développement d’infrastructures, des entreprises se saisissent de la question. Ellipse Projects, société française de financement et de réalisation d’infrastructures clé en main notamment dans le domaine de la santé est ainsi devenue un acteur incontournable dans plusieurs pays. Au Sénégal, elle a été retenue en 2017 par le ministère de la Santé pour la construction de quatre hôpitaux clé en main. En 2021, 750 lits supplémentaires seront ainsi disponibles, témoignant de la volonté du pays d’améliorer l’accès à la santé pour tous. De même en Côte d’Ivoire, où un projet de construction et de réhabilitation de 500 établissements sanitaires de premier contact (ESPC) a été adopté en juillet 2020 par le ministère de la Santé. La société française Ellipse Projects, aux côtés de Mitrelli, conglomérat privé israélien, s’est engagée pour un investissement total de 262 millions d’euros.

 

Ellipse Projects au Ghana : le rôle des partenariats commerciaux

 

En 2018, la Banque Africaine de Développement (BAD) avait déjà mis l’accent sur la nécessité de promouvoir les grandes infrastructures dans les secteurs clés, qui doivent permettre à l’Afrique de poursuivre son développement. Selon les économistes de la BAD, « les projets d’infrastructures sont parmi les investissements les plus profitables qu’une société puisse effectuer. Quand ils sont productifs, ils contribuent à la croissance économique du pays et la soutiennent ». De plus en plus, les appels à un recours accru au secteur privé se font entendre. Dans le dernier rapport de la Commission Economique pour l’Afrique, la Secrétaire exécutive Vera Songwe  affirmait que « le secteur privé en Afrique est un puissant moteur pour la croissance économique et a le potentiel de faire passer les économies à faible revenu à un statut d’économies à revenu intermédiaire. » Ce recours au secteur privé peut se manifester par des investissements dans des fonds privés, qui eux-mêmes participent au financement des infrastructures de santé. Par exemple, en avril 2020 le fonds privé Razorite Healthcare Africa Fund 1 (RHAF1), domicilié à Maurice et dédié au financement d’infrastructures de santé en Afrique, a reçu un investissement de 10 millions de dollars de la part de la BAD. Même son de cloche en France du côté de l’Agence Française de Développement, où on estime que le secteur privé est un « formidable outil de développement » qui permettra à l’Afrique d’atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD), parmi lesquels figure l’objectif de permettre à tous de vivre en bonne santé. Proparco, filiale française de l’AFD spécialisée dans le financement du secteur privé, a investi 9,4 millions de dollars en 2019 dans Hospital Holdings Investments (HHI), une plateforme de santé présente au Kenya, Ouganda et Tanzanie. Un investissement qui permettra à HHI de passer d’un hôpital et 35 cliniques à cinq hôpitaux et 52 cliniques.

Cette participation au financement d’infrastructures de santé passe également par des partenariats commerciaux avec des entreprises spécialisées. Le Ghana a ainsi lancé un programme en ce sens afin de permettre à un réseau d’établissements privés de dispenser des soins dans des régions dépourvues de services de santé publique. Une opportunité pour Ellipse Projects qui a signé un contrat de 23 millions d’euros avec le ministère de la Santé pour la réhabilitation d’un hôpital à Bekwai. Celui-ci, lancé en 2010, qui n’avait pu être achevé faute de fonds. Un financement bienvenu : en Afrique subsaharienne, les défis sont nombreux pour les systèmes de santé publique. Applaudi à l’échelle internationale, ce système de partenariat pourrait être érigé en modèle dans la région. En 2019, la fondation Aliko Dangote, la commission économique des Nations unies pour l’Afrique et GBC Health avaient invité les décideurs africains à « explorer les possibilités d’exploiter la croissance économique du continent pour investir dans le secteur de la santé, par le biais de partenariats commerciaux ».

Santé en Afrique : un enjeu diplomatique sur fond de luttes d’influences

 

En investissant dans les infrastructures de santé en Afrique, les entreprises françaises ne participent pas seulement au développement du continent. Elles participent également à la redéfinition des rapports économiques et diplomatiques entre la France et l’Afrique. Deuxième pays exportateur vers le continent, la France a multiplié par dix ses Investissements Directs à l’Etranger (IDE) en Afrique entre 2000 et 2017, avec une démarche active de recherche d’impact positif sur les sociétés, comme le rappelle le site France Diplomatie. Des investissements qui contribuent à redéfinir la place de la France en Afrique, à l’heure où celle-ci devient le théâtre de luttes d’influences sur fond de diplomatie sanitaire. En réponse à la crise pandémique, la Chine a particulièrement intensifié ses efforts en matière de diplomatie de la santé, en envoyant du matériel sanitaire dans tout le continent : « Après la victoire contre l’épidémie, la communauté de destin Chine-Afrique sera encore plus solide » a prophétisé Wang Yi, conseiller d’État et chef de la diplomatie chinoise, en mars 2020. Une diplomatie du masque qui ne doit pas faire oublier que Pékin passe pour être un « créancier intransigeant », et que les dettes d’infrastructures risquent de peser lourd sur les pays débiteurs.

Cette lutte d’influence pourrait représenter une opportunité stratégique pour la France, et l’occasion de redéfinir son positionnement vis-à-vis de l’aide au développement, en « proposant une autre voie » à ses partenaires en Afrique. Pour les 19 pays prioritaires d’Afrique subsaharienne, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian entend concentrer l’aide « sous forme de dons », afin d’investir sur l’« avenir des biens publics mondiaux » comme la santé. Une approche moins mercantile que commencent à appliquer les entreprises présentes en Afrique et qui contribuent au financement des infrastructures de santé : dans le cadre de la lutte contre le Covid, Ellipse Projects a ainsi fait un don de 100 millions de francs CFA au ministère de la Santé du Sénégal. La France, via l’AFD, a également lancé l’initiative « Covid-19 – Santé en commun ». Lancée en avril dernier, celle-ci a d’abord compris entre autres dispositifs 150 millions d’euros sous forme de don, pour appuyer les capacités des pays partenaires.

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