Selon une information de La Libre, Pékin a fait un don à la Sierra Leone de 200 000 doses de vaccin Sinopharm, sachant que la Chine lui fournit également 201 600 aiguilles et seringues jetables.
Dans les faits, le laboratoire asiatique annonçait fin décembre une efficacité de 79% de son précieux sésame. Ce dernier a été conçu selon la méthode classique (hors ARN), avec un virus inactivé. En tout et pour tout, deux doses sont nécessaires pour les patients. Et cela, à un minimum de 28 jours d’intervalle.
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Le média belge rappelle également que « les infections recensées officiellement en Sierra Leone sont largement inférieures à celles des pays occidentaux, puisqu’elles s’établissent à 3800 cas et 79 décès depuis le début de la pandémie. (Toutefois), le pays vit actuellement une deuxième vague qui a poussé (Freetown) à instaurer depuis janvier un couvre-feu à l’échelle nationale« .
La Sierra Leone s’en sort bien
“Comparé à d’autres contextes et d’autres pays, c’est un nombre de cas assez faible”, souligne ainsi Marta Lado, médecin espagnole de l’ONG « Partners in Health », qui met en avant l’expérience nationale dans le fléau Ebola pour expliquer ces bons résultats.
« Sans aucun doute en Sierra Leone, Ebola a été une grande leçon sur la manière de gérer les maladies infectieuses ainsi que d’autres comme la tuberculose, le VIH en termes de recherche des contacts, de surveillance, ainsi que de prévention et contrôle des infections. Mais aussi d’utilisation des équipements de protection individuelle (EPI). Nous essayons de faire de notre mieux avec peu, mais nous finissons par atteindre et obtenir beaucoup de bons résultats. Et c’est ce qui s’est passé dans le pays », confirme auprès du site Onu Info la responsable clinique principale de l’Unité des soins intensifs pour la Covid-19 à l’Hôpital militaire n°34 de Freetown.
“Nous avons façonné un système D”
Cette dernière apporte une réponse concise à ceux et celles qui minimisent les données sur le coronavirus en Afrique, avec des chiffres, qui ne permettent pas de connaître l’ampleur de la pandémie sur le continent : « Ce (constat) n’est pas vraiment lié à un faible niveau de dépistage ou au fait que nous ne pouvons pas reconnaître les infections que nous avons dans la communauté. Il existe probablement un système multifactoriel lié au jeune âge, au climat, et probablement une immunité croisée avec d’autres coronavirus. »
M. Lado explique dans la foulée que ces résultats sont loin d’être évidents malgré l’expérience acquise durant l’épidémie d’Ebola : « Nous n’avons pas de spécialiste dans les unités de soins intensifs pour pouvoir faire de la ventilation de masse, du moins de la ventilation mécanique. Nous avons donc façonné un système D pour contourner ces insuffisances, avec l’utilisation d’une thérapie de pression positive continue (TPPC) et d’oxygène à haut débit. (Au final), ce processus a permis de former une nouvelle génération de travailleurs de la santé à la gestion des cas physiques, à la bonne surveillance et aux soins de proximité des patients dans les unités à forte dépendance. »