Après le retrait de la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, soutenue par les Etats-Unis, la voie semble libre pour Ngozi Okonjo-Iweala.
A ce jour, Ngozi Okonjo-Iweala est la seule candidate briguant la direction générale de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC). Yoo Myung-hee, ministre coréenne du Commerce a annoncé vendredi qu’elle renonçait et abandonnait la course à la direction de l’OMC.
Yoo Myung-hee était la candidate soutenue par l’administration Trump qui avait fait en sorte de bloquer le processus désignation à l’OMC. En Corée du Sud, on attribue ce retrait à l’arrivée de Joe Biden à la maison blanche. En effet celui-ci souhaitant trancher avec les décisions de son prédécesseur, les tractations menées par nombre de personnalités politiques, universitaires et du secteur privé ont apparemment aboutie. Les arguments avancés louaient la candidature de Ngozi Okonjo-Iweala, de nationalité américaine et en capacité à « accorder l’attention voulue aux préoccupations de nombreux Américains concernant le commerce mondial ».
Cependant « rien n’est mathématique ou automatique dans ces démarches, car la diplomatie à ses raisons que la raison ignore. D’autant que l’administration Biden partage les mêmes préoccupations que l’administration Trump à propos de l’OMC dans le cadre de la guerre économique qui s’est installée et qui va être aggravée par la sortie de la crise de Covid-19 » préciser l’économiste Papa Demba Thiam. « Si le retrait de la Sud-Coréenne est le résultat de tractations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Corée pour soutenir la candidature de Ngozi Okonjo, alors le soutien de Biden à Ngozi Okonjo sera automatique ».
« Si ce cas de figure n’est pas celui qui s’applique, analyse-t-il, les Etats-Unis ne vont-ils pas malgré tout reconsidérer la question au regard de leurs intérêts stratégiques au niveau de l’OMC ? D’autant que l’administration Biden a semblé dire que l’administration Trump n’était pas très dure dans son opposition aux pratiques commerciales de la Chine. Si cet agenda reste en place, il faudrait savoir quelles garanties les Etats-Unis pourraient obtenir de la part de Ngozi Okonjo pour que leur agenda concernant la Chine puisse être incarné et bien mené dans le cadre de la nomination de Ngozi Okonjo ».
De fait, Ngozi Okonjo-Iweala est devenue la candidate du continent africain, dès lors qu’elle est restée la seule Africaine en lice et ce même si elle n’a pas été adoubée officiellement par l’Union africaine (UA).
En Afrique, nombre d’experts précise que prochain leader du commerce mondial devrait tenir compte de l’agenda de l’Afrique. Afrique qui vient de lancer le plus grand espace commercial régional mondial dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale (Zlecaf). En l’attente de la désignation finale et officielle, Ngozi Okonjo-Iweala qui pourrait ainsi devenir la première femme à tête du commerce mondial.
Source : La Tribune Afrique