Les Etats-Unis et l’Union européenne ont fait savoir qu’ils déploraient la mort en détention de deux personnes ; opposants au régime. Et ce alors qu’un autre opposant est menacé de dix ans de prison.
L’émoi international fait place à l’appel au dialogue en Guinée ; alors que des opposants au régime sont menacés, arrêtés. Ainsi la France appelle à un dialogue entre les autorités et l’opposition pour envisager une réconciliation de tous les Guinéens. Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a déclaré au Sénat, mercredi 27 janvier, avoir interrogé le président guinéen, Alpha Condé, sur les opposants en prison. Il menace Conakry de sanctions alors que la situation est confuse en Guinée.
« Avec l’Union européenne [UE], nous avons demandé aux autorités de Guinée de faire toute la lumière sur les événements qui se déroulent en ce moment, avec éventuellement des mesures à prendre si cette lumière n’est pas faite », « Nous condamnons la poursuite des détentions hors procédure judiciaire d’opposants » a déclaré le ministre des affaires étrangères dans un discours de fermeté.
L’élection de M. Condé a un troisième mandat a fait suite à des mois de contestations violentes, provocant une crise profonde dans le pays. La contestation fut réprimée de manière violente, faisant des dizaines de morts.
Amnesty International et Human Rights Watch font état de l’arrestation de centaines d’opposants durant les semaines précédant et suivant l’élection. Condé a été proclamé vainqueur au premier tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, à la faveur d’une révision constitutionnelle. Le scrutin fut à l’époque remis en cause.
Les Etats-Unis et l’UE ont pour leur part dénoncé la semaine dernière la mort en détention de deux opposants : Mamadou Oury Barry et Roger Bamba, un cadre de l’UFDG, en décembre. Alors que le gouvernement précise que les décès sont dues à des causes « naturelles », Amnesty International s’est exprimé qualifiant « d’atteinte grave aux droits humains » les décès des deux opposants.
Lundi, le parquet guinéen a requis dix ans de prison ferme contre un autre opposant, Mamady Condé, poursuivi pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Mamady Condé avait publié des textes contre un troisième mandat de M. Condé et des vidéos critiques à l’égard du pouvoir.
Source : Le Monde Afrique