Le leader de Boko Haram, Abubakar Shekau a revendiqué le 15 décembre l’enlèvement de plusieurs centaines de lycéens dans le nord-ouest du Nigéria.
On compte au moins 333 lycéens portés disparus depuis l’attaque de leur pensionnat à Kankara, dans l’Etat de Katsina. Les kidnappeurs ont agi dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 décembre. Une centaine d’hommes armés a fait irruption à moto dans cette école publique rurale. Certains adolescents ont réussi à fuir, mais la grande majorité d’entre eux a été capturée, séparée en plusieurs groupes puis emmenée par les terroristes.
On a d’abord cru à une opération crapuleuse comme il y en a tant dans cette région. En effet, les kidnappings contre rançon sont connus. Les groupes armés terrorisent les populations, volent le bétail et pillent les villages. Cependant le 15 décembre le leader historique de Boko Haram, Abubakar Shekau, a revendiqué l’enlèvement des lycéens à Katsina. « Je suis Abubakar Shekau et nos frères sont derrière l’enlèvement à Katsina » a-t-il déclaré sur les ondes radio du canal de communication du groupe islamiste.
On observe un rapprochement des « bandits » criminels avec les groupes djihadistes qui continuent d’accroître leur influence dans toute la région du Sahel. « Il y a eu des informations selon lesquelles des anciens combattants qui ont quitté Boko Haram ou l’Iswap [Etat islamique en Afrique de l’Ouest] ont désormais rejoint les rangs des bandits dans le nord-ouest » du Nigeria, a expliqué Idayat Hassan, experte en sécurité au Centre pour la démocratie et le développement (CDD-West Africa). « D’autre part, nous avons vu certains groupes prêter allégeance à Shekau ces derniers mois. » précise encore Idayat Hassan. Les flux s’exercent dans les deux sens.
Le président nigérian, Muhammadu Buhari a fermement condamné l’attaque. Désormais, le renforcement de la sécurité dans toutes les écoles a été mis en place.
A ce jour, les conflits liés au terrorisme djihadiste ont fait 36 000 morts, et plus de 2 millions de personnes déplacées, fuyant les zones à risques.
Source : Le Monde Afrique