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Côte d’Ivoire - Le dialogue politique est-il possible ? - Tribune Ouest Côte d’Ivoire - Le dialogue politique est-il possible ? - Tribune Ouest
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Côte d’Ivoire – Le dialogue politique est-il possible ?
  1. Élu au premier tour avec 94,27% des voix, à l’issue d’une élection présidentielle boycottée par une partie de la population, Alassane Ouattara  invite l’opposition au dialogue alors que ses adversaires contestent la légitimité de son élection. Sous la houlette de Henri konan Bédié, les groupements de l’opposition, réunis au sein du Conseil National de Transition, « appellent à l’ouverture d’une transition civile afin de créer les conditions d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive. »

« Pour tous ceux qui se font des idées sur une transition, ils peuvent toujours rêver : il n’y aura pas de transition en Côte d’Ivoire ! », a tranché le président du du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), mardi 17 novembre, au cours  d’une réunion avec les militants de son parti, à Abidjan.

Quelques jours plus tôt, mercredi 11 novembre, à sa demande, Alassane Ouattara qui entame un troisième mandat controversé, a rencontré Henri Konan Bédié, le président du PDCI-RDA et chef de file de l’opposition, en vue de trouver une issue à la crise politique. L’entretien entre les deux hommes, qui a eu lieu à l’Hôtel du Golf,  a duré une quarantaine de minutes. Selon Alassane Ouattara, « c’était une première rencontre pour (…) rétablir la confiance. »

Cette main tendue a été bien accueillie. Cependant, l’opposition conditionne sa participation aux négociations à la satisfaction de certains préalables. C’est ce qu’on lit dans une déclaration conjointe datée du 13 novembre 2020 : « le  PDCI-RDA et le FPI estiment qu’ avant l’entame des discussions qui doivent se faire avec toutes les parties prenantes, il est indispensable de ramener la sérénité et la confiance entre tous les acteurs, en apaisant le climat sociopolitique qui s’est considérablement dégradé ces derniers mois. Ces actes d’apaisement passent par :

  La levée du blocus autour des résidences de tous les leaders des partis politiques de l’opposition, notamment celles du Pr Maurice Kakou Guikahue, de messieurs Affi N’guessan, Albert Mabri Touakeusse et du Pr Hubert Oulaye ;

  Le retour des exilés avec à leur tête le président Laurent Gbagbo, le premier ministre Guillaume Soro, le ministre Charles Blé Goudé et le maire Akossi Benjo ;

– La libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, injustement et illégalement incarcérés ; 

– La fin de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’opposition et de la société civile. » 

En outre, « le PDCI-RDA et le FPI demandent que ces discussions inclusives soient  menées sous l’égide d’un facilitateur, après adoption par toutes les parties prenantes, d’un chronogramme précis et des sujets à débattre. »

De son côté, la Coalition pour la Démocratie, la Réconciliation et la Paix (CDRP) rappelle que « les problèmes politiques soulevés par (…) toute l’opposition ivoirienne que le pouvoir du RDHP a rejetés du revers de la main demeurent et sont donc à résoudre pour inscrire notre pays dans un état de droit et ramener les conditions d’une paix définitive et durable. »

À en croire un communiqué publié le 17 novembre 2020, Henri Konan Bédié, le Président de la coordination de la coalition des plateformes et partis de l’opposition, qui a déjà entrepris des consultations, devait recevoir à sa résidence, demain vendredi 20 novembre 2020, à 16 H 30, les présidents des plateformes des partis politiques, afin d’accorder leurs violons sur les  pourparlers qui vont s’ouvrir. Mais des sources indiquent que la rencontre n’aura pas lieu. La réunion aurait été reportée sine die.

La Côte d’Ivoire a basculé dans la violence depuis l’annonce de la candidature d’Alasane Ouattara pour briguer un troisième mandat jugé anticonstitutionnel par l’opposition.qui a appelé ses partisans à la désobéissance civile et au « boycott actif » de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. 

 Les heurts qui ont éclaté dans le pays depuis le mois d’août, ont coûté la vie à plusieurs personnes et occasionné de nombreux dégâts.

Mercredi 11 novembre 2020, Sidy Tiémoko Touré, le porte-parole du gouvernement, a dressé le bilan des manifestations : « 85 morts en substance dont 34 avant l’élection, 20 pendant les élections et 31 personnes après les élections. 225 personnes ont été interpellées, 167 inculpées, 45 sont sous mandat de dépôt. »

Face à la détérioration du climat socio-politique, Amnesty International a interpellé les autorités  ivoiriennes sur la nécessité de « veiller au respect des droits humains avant, pendant et après l’élection. »

« Amnesty International a constaté l’arrestation de dizaines de membres de l’opposition en marge de l’élection, après que l’opposition a appelé à la désobéissance civile, à boycotter le scrutin, à créer un Conseil national de transition et à rejeter la réélection du président Alassane Ouattara.

Le leader de l’opposition Pascal Affi N’Guessan a été arrêté dans la nuit du 6 novembre et détenu au secret jusqu’au 9 novembre. Durant ces quelques jours, il n’a pas pu communiquer avec sa famille ni son avocat. Pascal Affi N’Guessan a affirmé qu’il n’avait pas vu la lumière du jour pendant 60 heures. Il est visé par 30 chefs d’accusation, notamment « attaque et complot contre l’autorité de l’État, assassinat et actes de terrorisme ». Son avocat n’a réussi à le voir que lors de sa comparution devant le juge le 9 novembre. Depuis, ni son avocat ni sa famille n’ont pu entrer en contact avec lui. Il est pour l’instant impossible de confirmer le lieu où se trouve Pascal Affi N’Guessan. Les autorités doivent lui permettre de communiquer avec son avocat », alerte un communiqué de l’organisation.

Le 10 novembre 2020,  Me Pierre Dagbo Godé, l’avocat de l’ex-Premier ministre, déclarait sur les antennes de RFI : « il a été mis sous mandat de dépôt. Mais le juge nous a dit, pour des raisons de sécurité, il ne pouvait pas dire où on l’emmenait. Mais ce qui est sûr, ils ne l’ont pas mis sous mandat de dépôt à la MACA. (maison d’arrêt et de correction d’Abidjan)»

Selon Amnesty International, « cette vague d’arrestations d’opposant·e·s politiques fait suite à une autre série d’arrestations un peu plus tôt cette année. En août,(…) une vague d’arrestations visant des dissident·e·s politiques. Entre le 13 août et le 25 octobre, au moins 41 personnes ont été interpellées à Abidjan, Korogho, Toumodi et Alepe pendant qu’elles manifestaient ou après avoir appelé à manifester. 

Il s’agit entre autres de cinq membres du parti d’opposition GPS, arrêtés le 13 août alors qu’ils se rendaient à une manifestation, et de Pulchérie Edith Gbalet, coordinatrice de l’ONG Alternatives Citoyennes (ACI), interpellée le 15 août à l’hôtel où elle était descendue avec deux collègues après avoir appelé la population à manifester contre un troisième mandat d’Alassane Ouattara. »

Le 17 Août 2020, plusieurs organisations de la société civile ivoirienne, qui demandent la libération immédiate de  Pulchérie Gbalet et de ses collaborateurs, ont publié une déclaration pour «rappeler aux pouvoirs publics ivoiriens  l’existence de la loi n°2014-388 du 20 Juin 2014 portant promotion et protection des Défenseurs des Droits de l’Homme dont, l’article 3 stipule que : « Les défenseurs des Droits de l’Homme exercent librement leurs activités de promotion, de défense et de protection des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sur toute l’étendue du territoire national. A ce titre, ils ont le droit : – de se réunir et de se rassembler pacifiquement ;… » et l’article 5 mentionne que : « Les défenseurs des droits de l’Homme ne peuvent être poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés à l’occasion des opinions émises et des rapports publiés dans l’exercice de leurs activités. Les défenseurs des droits de l’Homme ne peuvent, pendant la durée de leurs activités, être poursuivis, recherchés, arrêtés, détenus ou jugés en matière criminelle ou correctionnelle qu’après information du Ministre chargé des Droits de l’Homme, sauf cas de flagrant délit. »

Mais pour le gouvernement ivoirien,  « les privations de liberté critiquées reposent sur une base légale irréfutable. »

Dans un courrier adressé à Amnesty International, A. ZEBEYOUX, la Secrétaire d’État chargée des Droits de l’Homme, a réagi pour dire  qu’il n’existe pas « d’offensive contre les droits humains » en Côte d’Ivoire.

« S’agissant plus particulièrement de Monsieur AFFI N’guessan, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’est affirmé, en toute illégalité, comme le porte-parole d’un organe de transition dénommé Conseil National de Transition (CNT), destiné à se substituer aux institutions républicaines légalement constituées », a-t-elle déclaré. 

AUTEUR: Axel Illary
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