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Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Au Sénégal, pédagogie et prise de conscience sont nécessaires dans la lutte contre les grossesses précoces

Alors que l’avortement est interdit, les campagnes de prévention luttent pour lever le tabou sur l’éducation sexuelle.

Au Sénégal, les chiffres sont effroyables. On observe une recrudescence des agressions sexuelles. Des politiques de prévention s’imposent dans un pays où le phénomène des grossesses précoces reste massif.

Et les grossesses consécutives à ces agressions sont de plus en plus nombreuses. Ainsi sur 1 977 accouchements enregistrés par l’hôpital depuis le début de l’année, 243 concernaient des mineures, dont deux patientes de moins de 14 ans. Les victimes, mineures voient leur vie transformée et apparaissent doublement victime : à la fois du viol et de l’exclusion, familiale et sociale.

Awa Cissé, chargée de l’enfance à l’Association des juristes sénégalaises (AJS) précisent ainsi : « beaucoup de mineures sont incarcérées pour avortement ou infanticide ; le débat pour autoriser l’avortement en cas de viol ou d’inceste est posé depuis des années, mais rien ne change alors qu’il faudrait sauver ces jeunes filles ». Bien que le Sénégal ait ratifié en 2005 le protocole de Maputo sur les droits des femmes en Afrique, l’avortement reste interdit, sauf si un danger pour la vie de la mère est prouvé.

Et de constater qu’un long travail de pédagogie et d’information est urgent à développer.  En 2019, « 1 321 cas de grossesses d’adolescentes âgées entre 12 et 19 ans ont été recensés », selon un rapport du Groupe pour l’étude et l’enseignement de la population (GEEP). Dés lors, des campagnes de sensibilisation sont développées afin de lever le tabou sur l’éducation sexuelle.

Et en matière d’éducation sexuelle, tout reste à faire. En effet la démarche n’est pas aisée dans une société sénégalaise vivant sous le poids des traditions et de la religion : les filles sont souvent tenues pour principales responsables en cas de grossesse précoce.

Marie Sidy Faye, conseillère technique au ministère de l’éducation est consciente de l’urgence de la situation : « Depuis 2012, chaque inspection académique compte un bureau genre, et des cellules genre ont été installées dans tous les établissements ». Les programmes scolaires ont été revus. Le cours sur l’éducation à la vie familiale comprend dorénavant un volet relatif à la sexualité. De même la santé de la reproduction est abordée en économie familiale et en sciences.

« L’Etat a fait un grand bond sur le sujet », déclare Thiaba Sembene, du réseau Siggil Jigeen, une ONG qui lutte pour le droit des femmes : « Mais ces initiatives doivent être renforcées par nos ressources locales. On compte souvent sur les partenaires techniques et financiers et, très vite, les moyens finissent par manquer. »

Si l’on compte de nombreuses associations locales et ONG internationales qui se sont saisies du sujet, il n’en demeure pas moins que la problématique est complexe.

En effet, à l’absence d’éducation, la défaillance des familles, la fragilité des politiques en place, vient s’ajouter le facteur économique. Considérées comme un poids pour le foyer, certaines jeunes filles sont mariées avant l’âge légal de 16 ans, afin d’alléger les charges de la famille.

Source : Le Monde Afrique

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