Abuja sollicite près de 7 millions de dollars auprès du trio Banque mondiale – Fonds monétaire international (FMI) – Banque africaine de développement (BAD) afin de contenir un tant soit peu les effets de la pandémie Covid-19 sur l’économie nigériane.
Les autorités souhaitent ainsi palier la chute drastique des cours du brut, dont le Nigéria est l’un des plus gros exportateurs au monde, mais aussi renforcer les moyens de santé domestiques.
Selon RFI, Abuja a dû pour cela tendre la main aux bailleurs de fonds pour éviter la sortie du route. Dans les faits, la première économie d’Afrique demande 3,4 milliards de dollars au FMI, 2,5 milliards à la Banque mondiale et 1 milliard à la Banque africaine de développement. Le média ajoute que cette manne financière « servira, en partie, à alimenter un fonds d’un milliard trois cents millions de dollars destiné à améliorer le système de santé ». Sachant qu’en tout et pour tout, 20 nations du continent ont déjà eu recours à l’aide internationale dans cet épineux dossier.
Un cru économique 2020 peu enthousiasmant
Comme le souligne le site Coface, la croissance nigériane devrait (largement) piétiner en 2020, freinée par le secteur pétrolier. Dans un contexte de faiblesse des cours de l’or noir, la stagnation, voire le déclin de la production pétrolière, à cause de contraintes de capacités résultant du sous-investissement des dernières années dans de nouveaux projets, devrait (ainsi) particulièrement peser sur la contribution de la balance commerciale.
(Parallèlement), la faiblesse des recettes pétrolières et le poids croissant du service de la dette devraient contraindre la capacité des autorités à stimuler l’activité par le levier de l’investissement public.
Si les mesures de la banque centrale visant à inciter les banques commerciales à prêter davantage au secteur privé pourraient soutenir l’investissement et la consommation, le faible attrait de l’environnement opérationnel, notamment entretenu par l’accès restreint aux devises pour les importateurs et la complexité du système de change multiple, devrait continuer d’entraver la participation du secteur privé.
De plus, les emprunts publics continueront probablement d’opérer un effet d’éviction sur le crédit au secteur privé, limitant l’impact des mesures de la banque centrale. En dépit du soutien que pourrait aussi apporter l’application (éventuelle) du nouveau salaire minimum, la consommation privée restera (donc) inhibée par le chômage élevé et la pauvreté endémique. (Tandis que) les revenus des ménages devraient continuer d’être rognés par l’inflation élevée.
Celle-ci devrait, en outre, augmenter, tirée par les prix de l’alimentation, conséquence des restrictions à l’importation et de la fermeture des frontières terrestres avec les pays voisins depuis août 2019, mais aussi de l’instabilité sécuritaire qui entrave la production agricole.
Pour information, ce bilan prévisionnel ne prend même pas en compte les effets désastreux de la prolifération du nouveau coronavirus sur le territoire (376 cas confirmés, 97 guéris, 13 décès pour le moment).
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