En 2050, 60 % de la population africaine résidera en métropole, contre 39 % aujourd’hui, d’après l’ONU-Habitat. La smart city, ou ville intelligente, est un concept qui apparaît alors comme un des moyens d’atteindre les objectifs de développement durable (ODD).
Le scénario qui se dessine est le suivant : une croissance de plus de 20 % de la population urbaine africaine ; un développement de la classe moyenne, une économie florissante, qui mèneront à une explosion de la consommation. Les conséquences attendues verront croître le nombre de véhicules en circulation alors même que les infrastructures routières ne sont pas optimales, une pollution automobile plus importante.
L’exode rural devrait voir la multiplication des chantiers immobiliers parallèlement à l’intérêt grandissant des Africains pour de meilleures conditions de logement.
On peut ainsi donc s’attendre selon ce scénario à une hausse exponentielle de la consommation d’énergie. Par déduction on peut tout à fait imaginer que le concept de Smart Cities apparaît comme une réponse adéquate pour éviter les crises que pourraient créer ces évolutions fondamentales.
La Banque mondiale estime que la croissance des villes sera l’un moteurs du développement du Continent. « En commençant par des réformes des marchés fonciers et des réglementations, puis en effectuant des investissements anticipés et coordonnés dans les infrastructures, les gouvernements peuvent prendre le contrôle de l’urbanisation et construire des villes africaines plus connectées et plus productives : des villes qui ouvrent leurs portes au monde » déclarent les experts dans le rapport Africa’s Cities : Opening Doors to the World.
La potentielle ouverture sur le monde liée à la modernisation des villes pourrait agir comme un générateur crucial pour les investissements directs étrangers (IDE). « Les villes plus intelligentes révèlent qu’elles sont en mesure d’attirer davantage d’IDE « précise le rapport « State of African Cities 2018 ».
McKinsey estime pour sa part que 100 villes de plus de 1 million d’habitants seront présentes en Afrique en 2025. Cependant pour que business et citoyens y trouvent leur place durablement, les pays devront répondre à plusieurs défis.
Le premier et indispensable et l’enjeu de l’électrification. L’Afrique est un continent très peul et mal raccordé au monde, avec un taux d’électrification de 43 % en 2016. Ainsi 57 % de la population vit sans un accès régulier à l’électricité.
« L’électrification est le défi majeur d’une ville connectée. L’expérience des économies du Nord démontre que plus un pays dispose de réseaux rapides d’Internet, plus le PIB augmente. Il y a donc une relation entre la connexion au Web et l’économie en général. C’est cela le talon d’Achille des économies africaines. Dans plusieurs pays, la connexion Internet est encore très coûteuse et de mauvaise qualité. Il faut donc que les États fassent des efforts pour améliorer l’approvisionnement en électricité « précise Jérôme Chenal, expert en smart cities et directeur du programme Excellence in Africa à l’École polytechnique de Lausanne. Au Bénin, Jérôme Chenal est formateur sur le mégaprojet Sèmè City « Les smart cities requièrent des compétences un peu différentes de celles de l’urbanisme conventionnel, fait-il remarquer. Il faudra donc massivement former des ingénieurs dans le domaine de l’urbanisme digital et des systèmes urbains, pour qu’ils soient capables de gérer cette mine numérique et technologique ».
Les experts du développement et des SamrtCities, préconisent la formation d’ingénieurs africains, à grande échelle et à haut niveau. Il s’agit ainsi de générer la création de solutions africaines qui pourraient s’inspirer des économies développées. Ces solutions africaines permettraient la résilience, l’inclusivité et la durabilité des villes africaines.
Source : La Tribune Afrique
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