Une opération de déguerpissement est en cours autour de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny (FHB) d’Abidjan, situé dans la commune de Port-Bouet.
Selon les autorités du pays, cette mesure diligente qui fait suite à l’intrusion sur l’aéroport d’Abidjan d’un jeune garçon retrouvé mort dans un train d’atterrissage d’un avion à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle, en France, a pour but de renforcer la sécurisation du site.
En effet, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 janvier 2020, le corps d’un adolescent a été découvert à Paris, dans le puits d’un train d’atterrissage arrière du vol AF 703 d’Air France en provenance d’Abidjan. Il s’agit de Laurent Barthélémy Ani Guibahi, né le 05 février 2005 à Yopougon, élève en classe de 4ème dans un lycée sis à Niangon Lokoua (commune de Yopougon), dont l’identité a été confirmée par les parents. Il a été découvert, accroché sur l’axe de la roue du train principal de l’aéronef, selon le communiqué du ministère des transports en date du 10 janvier 2020. « La visualisation des caméras de surveillance a permis de constater que Laurent Barthélémy Ani a accédé au train d’atterrissage de l’aéronef en s’agrippant à celui-ci au moment où l’avion s’apprêtait à s’élancer pour son décollage vers 22H55 mn », indique la note.
Dès lors, le gouvernement a « entrepris de renforcer davantage les dispositions de sécurité dans l’espace aéroportuaire (…) Plusieurs mesures ont été arrêtées, notamment le déguerpissement des emprises de l’espace mitoyen à la zone aéroportuaire, en vue d’établir une zone tampon de sécurité autour de l’aéroport », confie le ministre des transports, Amadou Koné, au quotidien Fraternité Matin.
Cette vaste opération de déguerpissement des populations jouxtant l’aéroport, afin d’établir une zone tampon de 200 mètres à partir de la clôture, démarre lundi 20 janvier 2020, à en croire Ahmed Diomandé, le directeur de cabinet du ministre ivoirien des transports, qui a livré l’information au cours d’une conférence de presse, mercredi 15 janvier dernier.
Concernant le sort des personnes visées, M. Ahmed Diomandé a été catégorique : « Il n’y a pas de solution de rélocalisation dans l’immédiat pour les populations deguerpies, encore moins d’indemnisation ». Il a expliqué que cette occupation est illégale. « Nous avons, il y a de nombreuses années déjà, informé les populations qui se sont installées sur ce périmètre, qu’il s’agissait d’une installation illicite qui serait à leurs risques et périls », a révélé l’émissaire du gouvernement, au cours de cette rencontre avec la presse.
Entre-temps, Sylvestre Emmou, le maire de cette commune du district autonome d’Abidjan, a fait savoir à ses administrés que les négociations se poursuivent avec les autorités compétentes afin d’envisager des mesures d’accompagnement.
D’après les autorités municipales de cette commune, à l’issue de 2 séances de travail, avec le directeur de cabinet du ministre, puis avec le ministre Amadou Koné, en charge des transports, il a été a obtenu du gouvernement, le report de l’opération prévue mercredi 15 au lundi 20 janvier 2020.
Selon le maire de Port-Bouet, le déguerpissement se fera de façon progressive.
Ainsi, durant la première semaine, les zones allant de la zone Aéro-canal jusqu’au quartier ‘’Kamboukro’’, et une partie du quartier ‘’Adjouffou’’, sur un rayon de 50 mètres, seront rasées.
Ensuite, un délai de 45 jours sera accordé aux populations pour quitter les lieux, avant la deuxième phase de déguerpissement qui s’étendra sur 150m. Ce qui donne au total, un périmètre de sécurité de 200m.
De leur côté, ces personnes délogées, qui viennent grossir les rangs des nombreux sans-abris abidjanais, dénoncent la procédure cavalière du gouvernement.
De fait, l’indignation est manifeste, et les récriminations fusent, comme en témoigne la vidéo ci-dessous.
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