Face au déni étatique en la matière, le leader du mouvement abolitionniste, Biram Dah Abeid, (engagé sous la bannière du parti Sawab; une alliance qui lui permet d’aligner des candidats lors des échéances électorales NDLR) veut désormais aller plus loin et demande à l’ONU d’ouvrir une enquête pour obtenir des résultats concrets dans ce dossier.
Et pour cause, la position de l’Etat sur cette triste réalité peut laisser perplexe, puisque outre son abolition en 1981, ce dernier a également érigé l’esclavage au rang de crime contre l’humanité, en vertu d’une loi votée en août 2015. Un texte sensé sanctionner les contrevenants à des peines pouvant aller jusqu’à 20 ans d’emprisonnement, contre 5 à 10 ans auparavant.
Néanmoins, dans les faits, les résultats demeurent aux abonnés absents, puisque 43 000 personnes subissaient encore les conséquences de l’esclavage en 2016. Soit environ 1% de la population totale, souligne un rapport d’Amnesty International. Un chiffre qui continuera à prospérer, donc, faute d’une réelle volonté gouvernementale d’inverser la tendance.
« Les lois n’ont pas été mises en oeuvre ni appliquées de manière adéquate. En conséquence, ces textes n’ont vraiment eu aucune incidence sur la vie des gens », pestait ainsi en mars 2019 Alioune Tine, le directeur de l’organisation pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Quant à François Patuel, chercheur pour l’Afrique de l’Ouest, ce dernier tirait à boulets rouges sur la langue de bois des autorités « qui ont choisi de s’en prendre à ceux qui s’opposent au discours officiel ».
A suivre…
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