Alors que la cote des footballeurs africains ne cesse de monter, le géant asiatique est en passe de devenir leur nouvel eldorado. Véritable opportunité sportive, ou hospice pour joueurs en préretraite ? Pour l’agent Bakari Sanogo, la Chine est un choix de carrière de plus en plus intéressant pour les joueurs africains.
Afin de se faire une place dans le football mondial, l’Empire du Milieu ne lésine pas sur les moyens. D’après les informations de jeune Afrique, le mercato d’hiver 2016/2017 de la Superleague avait atteint la somme record de 388 millions d’euros. « La Chine se place désormais à la cinquième place des pays les plus dépensiers sur le marché des transferts, derrière la Premier League anglaise mais devant la Ligue 1 française », observe le magazine.
Si les Argentins et les Brésiliens arrivent en tête de liste des joueurs les mieux payés, la présence des Africains — et leur valeur — ne cesse de croître. Pas moins de 117 joueurs africains ont intégré le championnat chinois depuis 2007 (non loin des 173 Brésiliens) : 27 Nigériens, 14 Camerounais, 10 Ivoiriens, 8 Ghanéens, 6 Maliens… Une liste qui comprend des noms aussi prestigieux que ceux de Didier Drogba, Seydou Keïta, Frédéric Kanouté, Gervinho, Asamoah Gyan, Christian Bassogo, John Obi Mikel ou encore Benjamin Moukandjo.
Or qui dit prestige, dit moyens. La valeur des joueurs africains atteint des niveaux de plus en plus élevés. Deux cents millions d’euros estimés pour l’Egyptien Mohamed Salah, 130 millions pour les Sénégalais Sadio Mané et Kalidou Koulibaly, 74 millions pour le Congolais Cédric Bakambu… « Il est évident que l’écart se réduit avec les Européens et les Sud-Américains, qui restent encore les plus chers du marché. Mais on a pu constater que, ces dernières années, le prix des transferts des Africains était en hausse », explique l’agent Nicolas Onissé.
« Un deal gagnant-gagnant »
Or, les ambitions des clubs chinois participent largement à cette explosion de la valeur des joueurs africains : le transfert du Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (de Dortmund au Tianjin Tianhai), qui a finalement échoué, se serait négocié à 70 millions d’euros.
La Chine est de plus en plus active sur le mercato et révèle l’intérêt des équipes de son championnat pour les joueurs africains. Car derrière les stars et les opérations à plusieurs dizaines de millions, c’est toute une filière de recrutement pérenne qui est en train de se mettre sur pied pour développer un championnat au potentiel exceptionnel. Car la Chine peut compter sur des moyens financiers colossaux et des milliers — voire des millions — de supporters.
« Entre les joueurs étrangers, notamment africains, et la Superleague, c’est un deal gagnant-gagnant. Ce championnat est encore méconnu en Europe, mais il monte vraiment en puissance depuis quelques années, que ce soit sur la qualité du jeu déployé, les enjeux sportifs et les moyens financiers alloués », analyse Bakari Sanogo, agent de joueurs particulièrement impliqué dans l’Empire du Milieu.
Un président mordu de foot
Créé en 1951 et devenu professionnel en 1994, le championnat chinois a une unique obsession : monter en puissance. Il faut dire que la passion du président Xi Jinping pour le ballon rond n’y est pas pour rien. Le dirigeant s’est donné pour principaux objectifs la formation de près de 50 millions de joueurs de football à l’horizon 2020, la construction ou rénovation de plus de 7 000 stades ou terrains, la création de 50 000 écoles de football au cours de dix prochaines années et la multiplication des opérations de séduction des meilleurs joueurs et entraîneurs internationaux.
« Pour les Chinois, les joueurs étrangers permettent de montrer au monde ce que leur championnat est devenu. Pour les joueurs étrangers et africains, cela représente de nombreux clubs pour faire carrière, avec un véritable challenge. Ce n’est pas qu’une question d’argent : pour cela, il y a les pays du Golfe », estime Bakari Sanogo.
Il n’empêche. La Chine se rêve en nouvelle superpuissance du football. L’organisation de la Coupe du monde des clubs 2021, attribuée en octobre par la FIFA, n’est qu’une première étape. Le géant asiatique espère pouvoir bientôt accueillir, voire remporter, la Coupe du monde. Vous avez dit ambitieux ?
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