Une conférence de presse animée par l’association Les Victimes de Guillaume Soro (VGS) a eu lieu lundi 25 novembre 2019, à la Maison de la presse à Abidjan-Plateau.
À cette occasion, le mouvement présidé par Kader Doumbia, ex-membre des Forces nouvelles (FN), a dénoncé les pratiques inorthodoxes de l’ex-secrétaire général des Forces nouvelles, et l’a véhément accusé d’assassinats et de crimes atroces dont celui du « célèbre » Ibrahim Coulibaly dit IB.
Ce collectif entend porter plainte dans les jours à venir devant les juridictions compétentes pour que justice soit rendue.
Selon Doumbia Kader, « cette association de droit français a été portée sur les fonts baptismaux en mai 2019, pour répondre à un appel de l’histoire, celui de faire éclater la vérité, en répondant à l’ancien président de l’assemblée nationale de Côte d’Ivoire, candidat déclaré à la présidentielle de 2020, qui se fait passer à travers l’Europe, pour une victime de la politique ivoirienne, alors que ses mains sont encore entachées du sang de nombreux de ses compatriotes. »
Doumbia Kader est d’autant plus réconforté dans sa volonté de « tout déballer » qu’interrogé récemment par les journalistes Christophe Boisbouvier (RFI) et Marc Pereleman (France 24), à propos des crimes de la rébellion armée et de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, Guillaume Soro qui réagissait à une question relative à l’assassinat de IB en avril 2011, a déclaré : « Je n’étais en Côte d’Ivoire quand IB a été tué. Je ne pouvais pas avoir tenu le pistolet. Pour le reste, la justice de Côte d’Ivoire a du travail à faire. La vérité est dans la main de la justice. »
Pour le premier responsable de l’association VGS, qui reconnait avoir collaboré avec les acteurs de rébellion à Bouaké, « l’histoire est encore récente pour laisser Guillaume Soro la travestir, et narguer victimes et familles de victimes. »
« Notre association a donc décidé de faire suite à cette recommandation de Soro. Nous allons saisir les juridictions pour situer les responsabilités sur les crimes qui lui sont imputés depuis la rébellion jusqu’à la crise post-électorale », a-t-il indiqué, avant de dresser une liste non exhaustive d’assassinats et de crimes dont l’ex-chef rebelle serait l’instigateur.
Si l’on en croit Doumbia Kader, ont été assassinés entre autres : Ibrahim Coulibaly (IB), le 27 avril 2011 ; Coulibaly Adama Bachir dit Adams, le 8 février 2004 ; Bamba Kassoum dit Kass, le 21 juin 2004 ; Bakus, le 21 juin 2004 ; Soro Dramane ex-aide camp du commandant Koné Messamba, le 21 juin 2004 ; Djalman et ses 7 éléments égorgés le 22 juin 2004 à Mankono ; Koné Moussa dit le barbu, en 2004 ; Doh Félix (de son vrai nom N’dri N’guessan) , le 25 avril 2003 ; Koné Morel, un ancien de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) ; et une centaine de jeunes tués par asphyxie dans un conteneur à Korhogo en juin 2004.
Concernant le braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), il affirme sans ambages que le casse de la succursale de la BCEAO de Bouaké a été organisé et planifié par le secrétariat général des forces nouvelles en 2003. « À cette période, il y a eu plus de 80 morts devant cette banque », a révélé l’ancien collaborateur de Guillaume Soro.
« Dites à Guillaume Soro qu’il y a des survivants de Bouaké. Si la BCEAO décide de porter plainte, plusieurs témoins seront partants pour faire des dépositions à charge », a-t-il fait savoir, avant de marteler : « Celui (Soro, NDLR) qui se présente comme un agneau inoffensif, et qui veut diriger la Côte d’Ivoire, est un vrai criminel, qui ne saurait être absout par une simple candidature. Très bientôt, nous allons saisir les juridictions compétentes. Nous invitons les autres victimes de Guillaume Soro, quel que soit leur chapelle à se joindre à nous pour dénoncer cet assassin qui se fait passer pour une victime et un homme de la paix »
Le conférencier avait à ses côtés, pour la circonstance, le sportif Lama Bamba, frère aîné de Bamba Kassoum dit Kass, en sa qualité de représentant des familles des victimes.
« Je ne suis pas là en tant que justifier, mais parce que mon petit frère a été assassiné, et comme l’occasion se présente maintenant, je souhaite que justice soit faite », a signifié l’ex- entraineur des Eléphants de Côte d’Ivoire.
L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro Kigbafori, est-il rattrapé par des actions menées au cours de la rébellion armée pour « neutraliser » ses camarades les plus influents, afin de régner de façon absolue, sans être contrarié dans ses ambitions ? Tout porte à le croire, si l’on s’en tient aux déclarations du président de l’association Les Victimes de Guillaume Soro (VGS).
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