Des sénateurs américains, se référant à des enquêtes diligentées en Côte d’Ivoire, ont demandé au département américain de la sécurité intérieure de soumettre un embargo sur le cacao ivoirien dont la production serait le fruit du travail d’enfants mineurs utilisés comme esclaves dans les plantations.
Cependant, le dernier rapport Sweat and Toil du département du travail des États-Unis d’Amérique, sur le travail des enfants, félicite la Côte d’Ivoire et la classe parmi « les meilleurs élèves de la lutte dans le monde » .
Quid alors de la récente menace d’embargo ?
En septembre 2019, après un courrier adressé par deux sénateurs américains au département de la sécurité intérieure concernant le travail des enfants dans les plantations, et qui brandissait la menace d’un embargo sur le cacao ivoirien, Dominique Ouattara, l’épouse du chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a été mandatée, en sa qualité de présidente du Comité national de surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS), pour défendre les intérêts de l’État ivoirien à la Maison blanche.
Mardi 17 septembre, au Sénat BUILDING, à Washington DC, elle s’est entrenue avec les sénateurs Ron Wyden et Sherrod Brown, auteurs de la lettre relative à un éventuel embargo sur le cacao ivoirien.
En dépit des explications de Dominique Ouattara, qui a étayé ses arguments par des preuves mettant en avant la volonté et les efforts entrepris par la Côte d’Ivoire pour éradiquer le phénomène de la traite des enfants, les sénateurs américains Ronald Lee Wyden et Sherrod Campbell Brown ont décidé d’engager une procédure auprès du ministère américain de la sécurité intérieure, afin qu’il impose un embargo sur le cacao ivoirien. Une initiative qui va secouer davantage le pouvoir d’Abidjan.
Mais contre toute attente, les États-Unis d’Amérique viennent de produire un rapport relatif au travail des enfants, qui fait de la Côte d’Ivoire “l’un des meilleurs élèves dans le monde.”
Ce récent rapport dont nous avons reçu copie, « reconnait les efforts significatifs des autorités ivoiriennes contre les pires formes du travail des enfants. »
Par ailleurs, la Côte d’Ivoire est distinguée « pays ayant reçu la plus haute évaluation durant six années consécutives. »
En effet, la loi américaine sur le commerce et le développement de 2000 (TDA) invite le président américain à soumettre au Congrès des États-Unis, les conclusions du secrétaire du travail « en ce qui concerne la mise en œuvre par chaque pays de ses engagements internationaux, à éliminer les pires formes de travail des enfants », afin d’être éligible en tant que pays en développement, bénéficiaire du Système généralisé de préférences.
En 2018, la Côte d’Ivoire a reçu la plus haute évaluation des avancées significatives, et fait partie des 12 pays qui ont obtenu ce rang sur un total de 134 pays évalués.
Malgré cette progression réalisée par le pays, le rapport indique que « des enfants sont impliqués dans les pires formes de travail des enfants dans la culture du cacao et du café. Ces enfants sont parfois des victimes de la traite de certaines personnes. De surcroit, l’Inspection du travail n’est pas autorisée à imposer des sanctions. »
En outre, au regard de ces conclusions, le rapport fait des recommandations « pour permettre à la Côte d’Ivoire de progresser encore plus sur la voie de l’élimination du travail des enfants. »
Le compte-rendu présenté par les Etats-Unis d’Amérique comporte des notes plaidant en faveur de la Côte d’Ivoire, qui pourraient lui accorder des circonstances atténuantes. Cependant, le rapport donne libre cours à toutes les analyses et suppositions quant à l’embargo souhaité par les sénateurs américains, car il est muet à ce sujet.
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