L’école ivoirienne va mal. La situation est d’autant plus préoccupante qu’elle semble ne pas être la tasse de thé du pouvoir d’Abidjan.
L’horizon 2020, avec en prime les élections présidentielles, focalise toute l’attention du gouvernement ailleurs. Le positionnement politique étant prioritaire. Pendant ce temps, le système éducatif se meurt.
Dans une récente publication, « Tribune Ouest » a attiré l’attention sur les maux qui minent l’école ivoirienne, en se référant à l’année académique précédente.
En effet, force est de reconnaitre que les grèves intempestives et les fraudes sans précédent aux examens, l’année dernière, ont impacté la qualité de l’enseignement et les diplômes. Il est donc urgent de redorer le blason du système éducatif ivoirien désagrégé et en manque de repères.
Au début de cette année scolaire, la première alerte du dysfonctionnement a été donnée par un collectif d’étudiants de l’université Félix Houphouet Boigny de Cocody (Abidjan), non-inscrits, estimés à 5000, qui seraient menacés d’exclusion par l’administration.
D’après les informations, ces apprenants n’ont pas pu s’inscrire dans le délai prescrit au titre de l’année académique 2017-2018.
Selon les étudiants visés, cette situation s’explique par diverses raisons, notamment le nombre pléthorique d’étudiants et la lourdeur administrative qui entraine un retard dans la publication à temps des procès-verbaux.
Mais le vice-président de l’Université Houphouët-Boigny , le Pr. Affian Kouadio, qui était face à la presse mercredi 4 septembre 2019, contredit cette version des faits. ‘’Ils sont dans l’illégalité. Ce sont des fraudeurs qui sont passés par les mailles du filet. Ils avancent plus de 5 mille personnes concernées alors que le recensement fait dans nos services ne révèle que 800 cas », a-t-il déclaré.
Il y a quelques jours, une affaire concernant des « Erreurs contenues dans les manuels scolaires » dont la confection a été confiée aux éditions NEI-CEDA, a éclaté.
De fait, des fautes ont été constatées dans les manuels scolaires intitulés « cahiers quotidiens » des classes de CP1 et CP2, version 2019. Ce qui a suscité une vive polémique dans le pays.
Pour se dédouaner, le ministère en charge de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle a publié une note d’information. Selon les services techniques de ce ministère, la version souche, validée par ses services en 2014, ne comporte pas les erreurs relevées dans la version rééditée en 2019 par la maison d’édition.
Et d’ajouter que « des fautes de cette nature ne sauraient échapper au processus de correction, puis de validation, des ouvrages scolaires, assuré par la Direction de la pédagogie et de la formation continue (DPFC) ». Dès lors, à qui incombe la responsabilité de cette gaffe ?
Le même jour, les éditions NEI-CEDA ont produit un communiqué dans lequel elles font amende honorable et présentent leurs excuses à l’ensembles des partenaires de l’éducation et aux populations.
À en croire les éditions NEI-CEDA, ses équipes ont transmis aux librairies les errata relatifs aux pages incriminées, et s’engagent à apporter tous les correctifs nécessaires à l’amélioration de la qualité des livres, en vue de l’édition 2020.
Pour le professeur Mamadou Koulibaly, fondateur de Liberté et démocratie pour la République (LIDER), et candidat aux élections présidentielles de 2020, ces erreurs sont d’autant plus inacceptables, qu’il s’agit de la version « revue et corrigée » de ces manuels scolaires rédigés sous la supervision de la Direction de la Pédagogie et de la Formation Continue (DPFC).
Quant au député Alain Lobognon, il ne s’agit pas de faire porter l’entière responsabilité de ce « désordre » scolaire à l’éditeur. Il encourage plutôt le premier responsable du ministère de l’éducation nationale, à défaut de démissionner, à mettre fin au contrat qui lie son département aux éditeurs responsables de cette « humiliation nationale ».
Pour lui, il est temps de se mobiliser pour sauver l’école ivoirienne.
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