Le spectacle ridicule et pitoyable auquel se sont livrées les forces de sécurité et de défense ivoiriennes, notamment les forces dites spéciales et la police nationale, il y a de cela quelques jours, mérite une fois encore réflexion. En effet, quid de la sécurité des populations ?
La formation de ces forces de défense et de sécurité se fait pourtant avec l’argent du contribuable qui, souvent, en contrepartie, ne reçoit pas la satisfaction attendue.
Jeudi 19 septembre dernier, des militaires débarquent à la préfecture de police d’Abidjan, ragaillardis par leur étiquette de ‘’ Forces spéciales’’, pour libérer un des leurs, qui aurait été raflé « malencontreusement ». Comme s’il n’y avait « rien en face », ces intrus vont tenter de forcer l’entrée. Ils seront vite maitrisés par leurs frères d’arme de la police nationale, et réduits à leur simple « expression ».
Les vidéos de ce qui s’apparente à une humiliation pour cette unité, qui aurait reçu une formation extraordinaire et qui fait rêver, deviennent virales sur les réseaux sociaux. Les‘’ Forces spéciales’’ seront l’objet de railleries.
Un communiqué conjoint du commissaire divisionnaire-major Adama Ouattara, directeur général adjoint, chargé de la police scientifique et du général de brigade N’dri Julien Kouamé, directeur général adjoint des armées, qui donne les raisons de ce mouvement d’humeur, informe en substance que suite à l’interpellation d’un soldat en civil au cours d’une opération de rafle générale, un détachement a été dépêché pour certifier son identité (sic).
Qu’à cela ne tienne ! Deux jours après l’incident inédit de la préfecture de police, et pour confondre leurs supérieurs hiérarchiques, plusieurs éléments des forces spéciales prennent la résolution de laver l’affront essuyé. Ils mettent le cap sur le lycée technique d’Abidjan, alors que des candidats prennent part aux épreuves du concours d’entrée à l’école de police. Des tirs sont entendus, c’est la panique, puis s’ensuivent des échauffourées. Finalement, la raison va prendre le dessus sur les forces du « mal », et la vie va reprendre son cours normal.
Ainsi, les hauts responsables de la police, de la gendarmerie et de l’armée ont entrepris une tournée dans les casernes de l’armée et de la police pour « prôner la cohésion, la fraternité, la solidarité et la discipline entre frères d’armes ».
De source sécuritaire, on apprend qu’une enquête est en cours pour situer les responsabilités.
De l’avis de certains observateurs, le fait de dépêcher « un détachement » (au moins une dizaine de soldats) pour une simple vérification d’identité, cache un non-dit qui condamne à priori le responsable de cette mission, qui par cet acte, aurait pu créer un incident aux conséquences inestimables.
Pendant que les “Forces spéciales”se pavanaient dans le district d’Abidjan, des attaques étaient perpétrées contre le commissariat du deuxième arrondissement de Yamoussoukro, le 21 septembre, et contre la gendarmerie de Guiglo, dans la nuit du mardi 24 au mercredi 25 septembre 2019. Si aucune perte en vie humaine n’a été signalée, des armes de guerre et des munitions ont été emportées.
À qui profitent ces attaques et ce désordre ?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le peuple en est la grande victime.
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