En Côte d’Ivoire, des gares routières ont été illégalement créées dans toutes les communes du district d’Abidjan et à l’intérieur du pays. La gestion quotidienne de ces gares anarchiques est l’affaire des racoleurs, des pseudo-syndicalistes communément appelés « Gnambros » dans le milieu du transport.
À Abidjan, la Société des transports abidjanais (SOTRA) qui a le monopole du transport urbain n’arrivant pas à satisfaire la demande, les transporteurs privés ont pris le relais. On assiste cependant à une floraison de stations qui sont très souvent le théâtre d’affrontements mortels.
Pour le contrôle d’une gare, des bandes de « syndicalistes » s’affrontent régulièrement à la machette et à l’arme à feu, occasionnant des morts et des blessés.
Le nouveau préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, en accord avec le ministre du transport et les autorités communales, a décidé de la fermeture systématique des gares anarchiques en traquant les “Gnambros”.
La première action du préfet d’Abidjan a eu lieu dans la commune de Koumassi. En effet, le 10 juin 2019, une bagarre rangée entre les “Gnambros” a fait un mort et plusieurs blessés à la machette, pour le contrôle de la gestion des gares du grand carrefour de Koumassi.
Après une visite du lieu des affrontements, le préfet a regretté le fait que ces conflits sont récurrents dans le district d’Abidjan. Il a fait observer que ceux-ci ont atteint un niveau de violence inédite. Ainsi, pour éviter que cela ne se reproduise, il a ordonné la fermeture des gares anarchiques de cette commune.
Le 25 août dernier, le Maréchal des logis (MDL) Sony Tiékou est abattu avec son arme de dotation, par des “Gnambros”, à la gare dénommée ‘’Lavage’’, une des gares anarchiques de la commune de Yopougon, non loin de la paroisse Saint-André, alors que le gendarme tentait de s’interposer dans une bagarre entre un “Gnambro” et un passager.
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Vincent Toh Bi Irié, après des discussions avec le ministère du transport et les mairies, a pris des mesures drastiques et a engagé une opération d’envergure, dans le but de fermer systématiquement les gares anarchiques, et de traquer les “Gnambros”.
« L’Etat est engagé et prend des mesures pour régler définitivement ce système ‘’mafieux’’ qui tue la vitalité et le dynamisme d’une partie de l’économie nationale avec des conséquences sociales », déplore le préfet d’Abidjan qui révèle que les syndicats officiels et les vrais acteurs du transport sont les plus heureux des décisions prises, puisqu’ils sont eux-mêmes les plus grandes victimes de la violence en leur sein.
De fait, plusieurs arrestations ont été effectuées. Une centaine de personnes suspectées de nourrir les réseaux de violence dans le monde du transport ont été interpellées à Cocody et 290 individus ont été arrêtés le 5 septembre à Yopougon, le jour du début de l’opération. Aussi, plusieurs gares anarchiques ont été démantelées.
Toutefois, le préfet d’Abidjan émet des appréhensions. Pour lui, combattre durablement le phénomène « Gnambros » requiert l’implication de tous, à commencer par les gestionnaires des Communes. Faute de quoi, “les opérations d’envergure telles que celles démarrées ne parviendront pas à éradiquer ce phénomène qui constitue un sujet d’inquiétude pour la sécurité publique et pour les populations d’Abidjan”, dira-t-il.
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