Le Niger a l’ambition de devenir un des plus grands pays producteurs de pétrole en Afrique à partir de 2025. Pour ce faire, le pays devra cependant répondre aux questions posées sur sa politique environnementale liée aux industries extractives locales.
Le Niger souhaite se développer à grands pas dans le secteur des hydrocarbures. Il s’agit de faire des hydrocarbures le moteur de l’économie du pays. Le gouvernement ambitionne de porter la part des hydrocarbures jusqu’à 50 % des recettes fiscales. Le pays a également déclaré vouloir adhérer à l’OPEP.
Le chef de l’Etat, Mahamadou Issoufou a déclaré en août que le pays doit pouvoir produire 500 000 barils de pétrole par jour à l’horizon 2025-2030, contre 20 000 barils actuellement. Ainsi le pays pense multiplier sa production par trois au cours des deux prochaines années (110 000 barils par jour).
Le gouvernement nigérien pour objectif de hausser la contribution pétrolière au PIB de 4 % en 2017 à 24 % en 2025. La part du pétrole devrait ainsi passer de 19 % à 45 % dans les recettes de l’Etat, de 5 % à 12 % des emplois permanents ou encore de 16 % à 68 % des recettes d’exportation.
Concomitamment se posent des questions sur le développement humain et socio-économique. « La hausse de la production des hydrocarbures au Niger ne sera pas forcément positive pour les populations locales, sachant qu’il y a toujours eu des difficultés à garantir une bonne répartition des recettes issues des ressources naturelles au Niger » a d’ores et déjà signalé Naomi Binta Stansly, vice-présidente du Réseau des organisations pour la transparence et l’analyse budgétaire (ROTAB). « L’Etat a cumulé des arriérés à verser aux localités dans les zones d’exploitations », a déclaré la vice-présidente du ROTAB.
Les questions sont aussi de l’ordre de la gestion environnementale, sachant que les zones d’exploitation sont principalement des régions agricoles et sylvo-pastorales au sein d’un pays essentiellement rural. Au Niger l’agriculture et l’élevage créent presque 80% des emplois.
Pour accompagner la nouvelle ambition économique, le Niger cherche à optimiser la demande intérieure en énergie et souhaite exporter dans la sous-région, au Bénin et Burkina Faso notamment. Pour ce faire, en janvier 2019, le Niger et le Bénin ont ratifié un accord pour la construction d’un oléoduc de 2 000 km pour un coût total estimé à 4 milliards de dollars afin d’exporter les excédents via Cotonou. Le Niger va également construire un pipeline multi-produit d’environ 1 000 km à la frontière du Burkina Faso. Ce projet permettrait également d’alimenter en énergie les centres urbains nigériens.
Source : La Tribune Afrique
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