Le 17 décembre, les statuts du « Dakar Finance Cluster » ont été signés au siège du Medef à Paris. L’initiative de Dakar plaide pour une posture de leadership du pays qui pourrait s’imposer comme la capitale régionale des fintech.
La présidence sénégalaise inscrit dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) le développement d’un écosystème favorable à l’innovation en matière de services financiers. Le Sénégal est un pays ambitieux en matière de fintech.
A cette fin le Sénégal s’est rapproché du pôle de compétitivité français Finance Innovation, lancé en 2007, afin de créer le « Dakar Cluster Finance ». Le pôle parisien réunit près de 500 membres, 400 experts et a labellisé 460 projets en dix ans, grâce à un écosystème structuré en 6 filières stratégiques : banque, assurance, gestion d’actifs, immobilier, métiers du chiffre et du conseil mais aussi économie sociale et solidaire.
« L’objet central de ce cluster repose sur le développement de la place financière de Dakar, au service de l’investissement, de la croissance et de l’emploi » a déclaré le ministre Kanté, co-président du cluster.
Ainsi l’objectif est de capitaliser sur la dynamique locale pour soutenir le développement du tissu économique et par voie de conséquence travailler les sujets sociaux sociaux tels que l’éducation, l’entrepreneuriat, l’inclusion financière.
Le lancement de ce cluster ambitieux est prévu pour 2019. Le « Dakar Cluster Finance » réunit le gouvernement sénégalais et l’Excellence Universitaire Africaine (EUA) comme porteurs de projet, les membres fondateurs constitués d’entreprises et d’experts, le prestataire technique (Finance Innovation). Ils seront accompagnés par de nombreux partenaires que sont les startups, les banques, les institutions de microfinance, les groupes industriels ou financiers, mais également les agences gouvernementales, les organisations internationales, les cabinets de conseil, universités, et les agences de communication et médias.
C’est un nouvel écosystème qui doit voir le jour. « Les clusters sont à la base de tout développement dans l’Histoire » a déclaré Cheikh Kanté. La structuration du cluster sera accompagnée par le développement d’outil de financement via les fonds d’investissement, et par la création d’une cité financière. Au sein de l’écosystème se nicheront les fintech, la finance inclusive et la finance verte mais aussi les smart-cities, les infrastructures et l’éducation.
Dakar disputerait-elle la place de leader fintech à Abidjan ?
Abidjan demeure la place financière de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEAMOA) ; il s’agit pour l’heure de favoriser la coopération entre les deux pôles régionaux que sont la Côte d’Ivoire et le Sénégal. La Côte d’Ivoire est en effet, doté du plus grand réseau bancaire de l’UEMOA avec plus d’une centaine de banques, et se présente comme un des gros investisseurs sur les projets fintech
« Ce n’est pas une déclaration de guerre de Dakar contre Abidjan (…) Le marché financier régional sera d’autant plus fort qu’il pourra s’appuyer sur Dakar au niveau régional, en parallèle à Abidjan. Il n’y a pas de concurrence. Nous souhaitons donner une dimension régionale au cluster » a précisé C. de Boissieu.
Et celui-ci de conclure « Nous allons déposer les statuts du cluster sous forme d’association de type loi 1901 dans les jours à venir. Le siège sera basé à Dakar (…) Nous fixerons prochainement la composition du conseil d’administration qui choisira le Directeur Général ».
Source : La Tribune Afrique