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La Côte d’Ivoire redouble ses efforts contre l’orpaillage clandestin La Côte d’Ivoire redouble ses efforts contre l’orpaillage clandestin
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
La Côte d’Ivoire redouble ses efforts contre l’orpaillage clandestin

Alors que le secteur aurifère est florissant, le gouvernement ivoirien annonce la création d’une brigade spéciale pour lutter contre l’orpaillage illégal.

Les dégâts de l’orpaillage clandestin continuent de faire peser un lourd tribut humain et environnemental à la Côte d’Ivoire. En 2013, un violent affrontement entre orpailleurs avait fait trois morts à Angovia, localité située à une trentaine de kilomètres de Bouaflé dans la région de la Marahoué (centre du pays). En annonçant la fermeture immédiate de la mine d’or, le gouvernement avait également promis le renforcement du dispositif sécuritaire dans la région.

Mais l’orpaillage clandestin continue de sévir, et si ce type d’affrontements reste rare, d’autres pertes en vies humaines sont liées aux éboulements ou à l’utilisation de produits toxiques et polluants. Toujours en 2013, l’effondrement d’une mine d’or clandestine à Sakassou (centre) a laissé un bilan de cinq mineurs tués et quatre grièvement blessés.

Alors que la filière aurifère est en pleine effervescence, les autorités ivoiriennes ont décidé d’intensifier la lutte contre ce fléau. « Nous venons de créer une brigade exclusivement dédiée à la répression de l’orpaillage clandestin et de l’ensemble des infractions au code minier », a annoncé le ministre des Mines et de la géologie, Jean-Claude Kouassi, à l’occasion de la cérémonie d’installation du comité de développement local minier (CDLM) de la mine d’or de Sissingué, dans le département de Tengréla (nord).

Manque à gagner

Dotée de drones et de satellites, cette brigade constitue la réponse du gouvernement ivoirien face à l’« impératif absolu », voire l’« impératif catégorique » de lutter contre un phénomène qui « nuit aux exploitations minières légales, détruit l’environnement et menace la qualité de vie des populations » tout en attirant « la criminalité, la prostitution et la misère », selon les déclarations du ministre.

Pour Christine Logbo-Kossi, directrice exécutive du Groupement professionnel des miniers de Côte d’Ivoire (GPMCI), environ 22 tonnes d’or ont été illicitement exportées à partir du pays ouest-africain en 2016. En effet, en Côte d’Ivoire, « lorsqu’on on produit 25 tonnes d’or, il faut savoir qu’il y a la même quantité qui sort de façon illégale », regrette Mme Logbo-Kossi.

De son côté, le ministère de l’Industrie et des mines estime à 479,22 milliards de F CFA (environ 700 millions d’euros) le manque à gagner pour l’État lié à l’orpaillage illégal. Pas moins de 142 mines clandestines ont été fermées entre 2015 et 2016 et plusieurs dizaines d’arrestations ont eu lieu.

Or, « l’orpaillage est une activité qui est prévue par le Code minier ivoirien », avait rappelé en mai l’ancien ministre ivoirien des Mines, Jean-Claude Brou. « Lorsqu’il est mené de manière légale et pratiqué dans les règles de l’art, il peut être source de revenus pour les populations. Cependant, s’il est illégal et non autorisé, il est une nuisance extrêmement dangereuse pour la région et le pays tout entier », avait ajouté celui qui préside la Commission de la CEDEAO depuis mars dernier.

Production, chiffre d’affaires et recettes en hausse

Adopté en 2014, la Code minier ivoirien avait pour objectif de relancer la filière aurifère, restée inexplorée pendant de longues années. En définissant clairement les droits et les obligations des compagnies minières, le texte souhaitait « dissiper le brouillard légal » formé par l’ancienne réglementation.

Un objectif atteint, puisque la délivrance de nouveaux permis s’est accélérée aussitôt, comme le souligne l’hebdomadaire Jeune Afrique. En 2016, la production industrielle a progressé de 6,4 % par rapport à 2015, à 25 t. Le chiffre d’affaires du secteur (toutes filières confondues) est quant à lui passé de 479,22 milliards à 483,69 milliards de F CFA (de 730,5 millions à 737,7 millions d’euros). Les recettes ont progressé de 16,5 %, passant de 30 milliards à 35 milliards de F CFA. Selon l’hebdomadaire, la production industrielle d’or devrait atteindre 30 t d’ici à 2020.

Pour les autorités ivoiriennes, tout l’enjeu est donc de favoriser l’essor de l’industrie aurifère tout en luttant contre l’orpaillage clandestin. Il est vrai que la tâche s’annonce difficile, les réserves d’or prouvées du pays étant de l’ordre de 600 tonnes. En annonçant la création d’une brigade spéciale, le gouvernement ivoirien montre toutefois qu’il se donne les moyens d’y parvenir.

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