La réforme du code électoral entérinée par le parlement béninois cette semaine montre un changement de taille, qui ne manque pas de faire réagir au sein des cercles politiques et au-delà. Au Bénin pour se présenter à l’élection présidentielle, il faut désormais verser une caution qui s’élève à 250 millions de francs CFA, soit environ 500.000 dollars.
Les réformes du code électoral béninois ont été entérinées la semaine dernière. Les députés ont approuvé le nouveau code électoral riche de 397 articles répartis en 7 livres. Ce nouveau code prévoit une forte augmentation de la caution de candidature à l’élection présidentielle qui passe de 15 à 250 millions de francs CFA soit environ 500.000 dollars. Soit une augmentation de 17%.
« Notre pays qui nous est cher mérite d’être réformé. Et chaque jour qui passe apporte la preuve que nous avons la possibilité de travailler ensemble et qu’il faut que nous nous y mettions comme des citoyens et des patriotes sans exclusive. Nous avons des susceptibilités ou des suspicions qui sont réciproques. Le temps est venu de les transcender pour que ce Bénin qui nous est tous cher se développe » a déclaré Sévérin Quenum le ministre béninois de la justice et de la législation après que les députés aient voté.
La caution demandée pour se présenter à la mandature suprême était jusqu’à présent fixée à 15 millions de francs CFA soit près de 30.000 dollars. Elle se monte dorénavant à 250 millions de francs CFA.
Le gouvernement par l’entremise de Sévérin Quenum évoque les réformes dans le cadre des réformes de développement du pays. Ce n’est pas ainsi que l’entend l’opposition qui évoque pour sa part une manœuvre politique pour écarter des adversaires. Les députés de l’opposition ont voté en intégralité contre l’adoption du code électoral, le jugeant «taillé sur mesure». Léonce Houngbadji, président du Parti pour la libération du peuple va jusqu’à parler d’un «complot contre la jeunesse».
«Nous aurons désormais un parlement des riches et un président de la République hyper puissant… Cela met à mal l’unité nationale», a martelé Léonce Houngbadji.
Cosme Hounkponou, un ancien militant politique quand à lui est plus pragmatique et ensiage cette réforme sous un angle positif «les nouvelles dispositions visent à freiner la pagaille». Selon Cosme Hounkponou, «les partis bien structurés n’auront aucune difficulté à payer ces cautions».
La réforme touche également d’autres points du code électoral. La caution pour les élections locales, communales et municipales baisse de 50%, passant de 20.000 francs CFA à 10.000 francs CFA. Les changements touchent également les élections législatives. Aucune liste candidate aux législatives ne devra dépenser en budget de campagne une enveloppe dépassant 249 millions de francs CFA. Tout ancien président de la République tout comme les alliances de partis, est interdit de présentation. Les réformes prévoient également qu’une liste doit recueillir au moins 10% des suffrages exprimés au plan national pour pouvoir briguer un siège dans une circonscription.
Source : La Tribune Afrique
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