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Mali : entre IBK et Cissé, une différence de style et de soutiens Mali : entre IBK et Cissé, une différence de style et de soutiens
Côte d'Ivoire et Afrique occidentale
Mali : entre IBK et Cissé, une différence de style et de soutiens
Mali Cissé IBK

Faisant feu de tout bois, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), masque son triste bilan en s’affichant auprès de soutiens aussi sulfureux qu’improbables. Son adversaire, Soumaïla Cissé, rassemble quant à lui une large coalition, bien décidée à tourner la page de l’affairisme.

Des rappeurs, des leaders religieux et même d’anciens opposants, fraîchement reconvertis : dans la course à l’élection présidentielle du Mali, dont le premier tour se tiendra le 29 juillet prochain, le candidat sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, ratisse large. En difficulté, celui que ses compatriotes surnomment « IBK » multiplie les signes de fébrilité et affiche sur la ligne de départ un assemblage hétéroclite de supporters, destiné à lui assurer une bien incertaine réélection à la tête du pays.

Parmi ces soutiens de la dernière heure, le prêcheur Chouala Bayaya Haidara, qui depuis trois ans n’est pas avare de critiques contre la mauvaise gouvernance d’IBK, avant de subitement retourner sa veste. Ou encore le rappeur Iba One, très populaire auprès de la jeunesse malienne ; 48 heures après avoir participé à l’investiture du principal opposant à IBK, Soumaïla Cissé, l’artiste a, lui aussi, inexplicablement changé de camp. Citons encore le cas d’Amadou Koita, longtemps opposant au régime, avant d’entrer au gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta et de diriger, aujourd’hui, sa seconde campagne présidentielle.

IBK : un bilan entaché de scandales

L’armée mexicaine mobilisée par IBK suffira-t-elle à séduire les électeurs maliens ? Rien n’est moins sûr, tant son bilan est entaché de scandales en tout genre. Élu en 2013 pour un mandat de cinq ans, le président sortant a été investi candidat le 6 mai dernier, se disant « prêt à resservir ce pays de toutes (ses) forces ». Mais c’est bien sa propre cause et celle de ses proches qu’IBK semble avoir servies au cours de son mandat, en dépit des promesses de lutte contre la corruption et la délinquance financière qu’il avait faites lors de sa précédente campagne.

Les scandales financiers qui ont émaillé la présidence d’IBK forment une véritable liste à la Prévert : surfacturation d’équipements militaires, violation des règles de marché public en faveur d’un proche de la famille du président, achats d’engrais et de tracteurs pour les agriculteurs maliens, entachés d’irrégularités, augmentation sans précédent de la corruption et de la délinquance financière, engendrant un manque à gagner de plus de 150 milliards de francs CFA en moins de deux ans pour les caisses de l’État, etc. Autant d’affaires qui sont restées largement impunies, faisant monter le ressentiment parmi la population, exposée, pour sa part, à la montée exponentielle du chômage et de la pauvreté.

Mais, pour les Maliens, c’est sans doute l’affaire de l’avion présidentiel qui est la plus représentative de l’ère IBK. Alors que la présidence disposait déjà d’un avion, le pays a déboursé quelque 20 milliards de francs CFA afin d’acheter un nouveau Boeing 737. Une opération permise par un montage financier aussi complexe qu’opaque, faisant intervenir des sociétés-écrans et des intermédiaires douteux, et qui aurait donné lieu à des surfacturations évaluées par le FMI et la Banque mondiale entre 29 et 38 milliards de francs CFA.

IBK semble d’ailleurs avoir une appétence particulière pour les avions, ce dernier ayant tout récemment fait l’acquisition, pour la défense de son pays, de quatre avions de combat Super-Tucano. Problème, selon certaines sources, ces derniers seraient inutilisables, car non équipés d’appareil de visée. Toujours selon ces sources, le gouvernement chercherait à dissimuler cette information afin de ne pas fragiliser la candidature d’IBK…

Soumaïla Cissé, le candidat de l’alternance et de l’espoir

Si IBK aligne de forts improbables soutiens, son principal opposant, Soumaïla Cissé peut, lui, se targuer de présenter une plateforme d’alliance regroupant pas moins de 36 partis politiques maliens, 312 associations, 198 clubs de soutien et 48 mouvements politiques. Soit près de 600 organisations représentatives de la société malienne, qui ont joint leur signature le 5 juillet dernier, en décidant de soutenir celui que ses supporters appellent « Soumi Champion ».

« Nous allons œuvrer pour restaurer la dignité du Mali », a déclaré à cette occasion Soumaïla Cissé, se félicitant de compter à ses côtés « tant de personnalités, de partis politiques, d’associations qui sont regroupés pour restaurer l’espoir des Maliens, un espoir perdu depuis cinq ans. (…) Toutes ces personnalités (…) ont fait leurs preuves. Ils ont été députés, policiers, ministres… Ces personnalités ont réussi à gérer (le pays) dans la transparence ».

Comme pour marquer sa différence avec son adversaire et ses soutiens, Soumaïla Cissé a tenu à enfoncer le clou : « Ceux qui sont avec moi sont des gens droits, (ils) ne vont pas travailler pour eux-mêmes, (…) pour leurs enfants, (…), parce que tous les enfants du Mali sont nos enfants (…). Nous prendrons les meilleurs, nous travaillons avec les meilleurs ». « Une dynamique extraordinaire se met en place en faveur de l’alternance et du changement », a conclu le candidat de l’Union pour la République et la Démocratie (URD).

Pour celui qui entend restaurer l’espoir, le Mali a aujourd’hui son destin en main. Bien décidé à fonder son projet sur des bases solides, Soumaïla Cissé a présenté son programme, reposant sur cinq piliers : restaurer la paix, la sécurité et l’autorité de l’État ; instaurer un dialogue sincère entre les Maliens ; mettre l’État au service des populations ; donner une meilleure place aux jeunes et aux femmes ; et, enfin, bâtir une économie performante et solidaire.

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