La Côte d’Ivoire, premier producteur africain de noix de cajou et premier exportateur mondial, rencontre actuellement des difficultés avec son cru 2018 qui ne donne pas entière satisfaction sur le marché international. Et cela, pour des raisons d’ordre structurel.
Selon RFI, « c’est la qualité médiocre de la noix brute qui est en cause dans la mévente actuelle de l’anacarde. Une fois arrivés aux ports de San Pedro ou d’Abidjan, les sacs de jute remplis de cette noix sont refusés par les exportateurs. »
Aujourd’hui, le problème semble résolument structurel puisque Abidjan fournit actuellement à l’exportation un produit intermédiaire (semi-transformé) au lieu d’un produit fini, plus cohérent avec les variations du marché. Ce qui peut donc poser des problèmes au moment de prendre la route du commerce international si la qualité n’est pas au rendez-vous.
Pourtant, ce n’est pas la récolte en elle-même qui fausse la donne mais plutôt la préparation de la matière première par les ouvriers ivoiriens, souligne Adama Coulibaly, le directeur général du Conseil Coton-Anacarde :
« Cette année, nous (subissons) un ralentissement au niveau des exportations car nous avons un système de commercialisation relativement fragile. Nous n’avons (en effet) que deux principaux clients. Il s’agit du Vietnam et de l’Inde », affirme-t-il.
Avant de poursuivre avec sévérité : « La qualité que les producteurs (locaux) amènent ne correspond (malheureusement) pas aux standards des exportateurs. Donc, on les invite à repartir sur le terrain ou à trouver un endroit pour bien sécher leurs produits. (De ce fait), si votre produit a un taux d’humidité au-delà de 10%, votre camion ne peut pas être déchargé ».
Alassane Ouattara vise une capacité de broyage de 100 % d’ici 2020
Pour autant, la Côte d’Ivoire compte bien inverser la tendance dans le futur puisque le gouvernement d’Alassane Ouattara souhaite progressivement favoriser la transformation sur place. Celle-ci ne dépassant pas actuellement la barre des 7%. Une taxe sur les exportations de l’ordre de 10% a donc été instaurée en février dernier par Abidjan afin d’encourager les entreprises étrangères à privilégier la piste locale.
Pour rappel, environ 86 % de la production ivoirienne est exportée, principalement à destination du Vietnam (68 %), de l’Inde (28 %) et du Brésil (3 %). La Côte d’Ivoire espère ainsi atteindre une capacité de broyage de 100 % d’ici 2020.
Source : RFI
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