A Lomé le 14 avril, réunis en sommet extraordinaire, des chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ont accordé leur attention à la crise togolaise et ont appelé à des réformes dans le respect de la démocratie.
A l’initiative du président de la conférence de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et président de la République du Togo, Faure Gnassingbé, une dizaine de chefs d’Etat ont évoqué le sujet de la crise togolaise qui secoue le pays depuis huit mois. Les chefs d’état ont suggéré aux différentes parties-prenantes d’engager des réformes dans le respect de la démocratie.
«La Conférence des chefs d’Etat les encourage à intensifier les efforts pour aider le gouvernement et les acteurs politiques dans la réalisation de réformes constitutionnelles dans le respect des délais légaux, des normes et des principes de la démocratie et de l’Etat de droit», a déclaré le ministre togolais des Affaires étrangères, président du Conseil des ministres de la CEDEAO.
Depuis le 19 août 2017 suite à la répression d’une manifestation du Parti national panafricain de Tikpi Atchadam, l’opposition togolaise s’est unie au sein d’une coalition. Cette coalition exige des réformes constitutionnelles et institutionnelles, et ne relâche pas la pression sur le gouvernement. L’opposition demande un retour à la Constitution de 1992, supposée empêcher Faure Gnassingbé de briguer un quatrième mandat. Les manifestations se succèdent semaine après semaine, en dépit d’un dialogue ouvert entre les différentes parties. Les chefs de l’Etat de la CEDEAO ne cachent pas leur inquiétude quand à l’issue du dialogue en cours alors même que l’opposition avait averti que la répression des manifestations aurait un impact sur le déroulement du dialogue.
La Conférence des chefs d’Etat espère pouvoir peser et demande expressément aux médiateurs «de proposer des recommandations pour une sortie de crise, qui seront soumises au prochain sommet de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement» qui doit se tenir à Lomé en juin. La Conférence a également invité «instamment tous les partis politiques et la société civile togolaise à s’abstenir de tout acte de violence et de tout agissement susceptibles de constituer une menace à la paix et à la stabilité du Togo et de la région».
Source : La Tribune Afrique