C’est n’est pas un secret, la Mauritanie est souvent décriée pour sa gestion calamiteuse de la problématique esclavagiste qui ronge le pays. Et cela, malgré son abolition en 1981 et le vote d’une loi en 2015 érigeant ce fléau au rang de crime contre l’humanité.
Pire, de façon totalement incompréhensible, ce sont le plus souvent les militants anti-esclavagistes qui subissent le courroux de la justice locale. En août 2016, des activistes de l’IRA, une ONG luttant pour la résurgence du mouvement abolitionniste (non reconnue par l’exécutif), ont ainsi écopé de trois à quinze ans de prison en raison d’actes de violence présumés perpétrés à l’encontre des forces de l’ordre lors d’une manifestation dans la capitale, quelques jours plus tôt.
Vous en conviendrez, ce sujet est particulièrement tabou sur le territoire. Un leitmotiv que condamne avec vigueur Alioune Tine, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale : « C’est bien simple, les lois n’ont pas d’application adéquate. Ces dernières n’ont (finalement) aucune incidence sur la vie des gens », pestait-il alors dans un récent rapport de l’organisation.
Vers moins de laxisme ?
Toutefois, Nouakchott pourrait commencer à tirer les leçons du passé puisque « la cour criminelle de Nouadhibou (nord du pays) a condamné mercredi, et cela dans deux affaires distinctes, une femme et un homme, respectivement à 10 ans et à 20 ans de prison ferme pour esclavagisme », relaie RFI.
Le pouvoir judiciaire mauritanien n’était en effet jamais allé aussi loin en la matière. Et pour cause, « la justice se contentait jusqu’ici d’infliger (aux contrevenants) des peines allant de 2 à 5 ans de prison, souvent avec sursis », ajoute le média.
De là à voir une vraie inversion de tendance se propager dans cet épineux dossier, il y a tout de même plus qu’un pas…
Crédit photo : Pixabay
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