Le président nigérian Muhammadu Buhari a annoncé qu’il n’assisterait pas au sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA), dont l’objet est de ratifier le traité sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC).
Alors que le sommet de l’Union africaine (UA) s’ouvre le 21 mars à Kigali, et doit entériner le projet d’intégration continentale, le président nigérian a fait savoir que son pays ne participerait pas aux travaux constitutifs de la ZLEC. Compte-tenu de la politique économique déployée et de la stratégie commerciale protectionniste mise en œuvre par Muhammdu Buhari depuis son arrivée au pouvoir ; il n’est guère étonnant que le Nigéria se retire du processus.
C’est dimanche que la présidence nigériane a annoncé « le président ne voyagera plus vers Kigali pour cet événement ». Apparemment les raisons de la défection sont « les réticences de certains opérateurs nigérians sur les conditions de mise en œuvre de ce traité » dixit le communiqué de presse. Ainsi donc le Nigéria se retire de toutes les négociations en cours et qui doivent donner naissance à une zone d’échanges fluidifiés et unifiés au sein du continent.
Selon la présidence nigériane, « la décision du président est destinée à donner plus de temps aux consultations avec le secteur privé ». Le président Muhammdu Buhari doit donc faire face à la fois au protectionnisme qu’il a lui-même incité et aux intérêts du secteur privé. Pourtant le Nigeria avait œuvré et participé activement au processus d’élaboration du traité via un négociateur en chef, Chiedu Osakwe. Le Conseil exécutif fédéral (FEC) avait donné la semaine dernière, mandat au président Buhari pour ratifier l’accord relatif pour la ZLEC. Le ministre des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama a rencontré les représentants des différents secteurs industriels du pays afin de les rassurer sur l’engagement du gouvernement à « protéger les intérêts des entreprises nationales ». Cela n’a pas suffit pour faire plier les lobbys des industriels nigérians.
Reste à savoir comment se déroulera le sommet sans la présence d’une des principales puissances économiques d’Afrique, alors que les énergies et les volontés ont été mobilisées depuis fort longtemps par des personnalités qui croient au projet. Comme c’est le cas du président rwandais, Paul Kagamé, président en exercice de l’organisation et du chef d’Etat nigérien Mahamadou Issoufou chargé par les chefs d’Etat du continent de piloter le processus. Le 21 mars, le sommet s’ouvrira avec les mêmes ambitions mais également une ombre au tableau.
Source : La Tribune Afrique
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