Si l’ex-président gambien, Yahya Jammeh, a souvent été décrié pour sa politique loin des idéaux démocratiques classiques, un autre volet de la stratégie du prédécesseur d’Adama Barrow reste méconnu du grand public international. Il s’agit d’un remède anti-sida « miracle » instauré dès 2007 par l’intéressé à destination des séropositifs vivant dans le pays (1% de la population).
Malheureusement, cette décision totalement folle a poussé les organisations et institutions de santé à traiter les malades de façon conventionnelle via un circuit un peu « en marge ». Ce qui a de facto aggraver les choses.
Ainsi, le gouvernement Barrow a décidé de rattraper cette hérésie en validant la semaine dernière un nouveau plan anti-HIV. Cette mesure, évaluée à 18 millions d’euros, est d’ailleurs soutenue par l’Onusida qui entend mettre fin à l’épidémie dans la région d’ici 2030, relaie RFI.
« Le plan contient tous les éléments pour être sûr que le pays se soucie à nouveau de cette question. Qu’on ne peut pas affirmer pouvoir guérir du HIV; et qu’on a besoin de tout le soutien politique possible et de changer les mentalités », assure ainsi Sirra Horeja Ndowa, représentante de l’organisation en Gambie.
« Reconnaître les erreurs du passé »
Pour autant, cette dernière confirme qu’il est impossible d’aller de l’avant sur ce dossier, sans prendre en compte dans le même temps l’ensemble des patients traités avec le remède-poison de Jammeh à base de plantes :
« Aujourd’hui, on ne peut pas agir vis-à-vis du sida sans reconnaître les erreurs du passé », insiste-t-elle. « Les victimes doivent être soutenues, et encouragées à reprendre leur traitement conventionnel. Beaucoup d’entre elles ont toujours peur aujourd’hui de sortir de l’ombre. »
De son côté, Alpha Kahn, le directeur adjoint du Secrétariat national pour le Sida, confirme que la politique Jammeh a poussé nombre de séropositifs « à abandonner les antirétroviraux pour suivre son programme ». Avant d’espérer dans la foulée que la Gambie parvienne d’ici 2020 à ce que « 90% des personnes séropositives connaissent leur condition et 90% soient sous traitement ».
Pour rappel, 20 000 personnes sont actuellement touchées par le HIV sur le territoire gambien.
Source : RFI
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