Crucial pour l’avenir de la planète, le sujet de l’économie verte a été discuté par les premières dames d’Afrique à l’occasion du cinquième sommet Union africaine — Union européenne. Dominique Ouattara, première dame de Côte d’Ivoire, a été désignée présidente du Fonds Vert R20 pour les Femmes.
Le cinquième sommet UA-UE a été l’occasion d’aborder les sujets prioritaires pour les deux continents, notamment les migrations, les perspectives économiques pour la jeunesse et la situation en Libye. Mais le rassemblement aura également permis à sept épouses de chefs d’État africains de s’engager concrètement sur une question tout aussi cruciale pour le continent africain et pour la planète tout entière.
Les premières dames de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Mali, du Tchad, de l’Angola, de la Guinée Équatoriale et des Comores ont en effet décidé d’apporter leur soutien au Fonds Vert pour les Femmes, initié par une ONG fondée en 2010 par Arnold Schwarzenegger avec le soutien des Nations unies.
Alors que les activités économiques africaines sont principalement basées sur l’exploitation massive des ressources naturelles, le développement de l’économie verte est susceptible de créer de nouveaux marchés et de nombreux emplois. Selon les Nations unies, l’économie verte se caractérise par l’utilisation rationnelle des ressources, un faible taux d’émission de carbone et l’inclusion sociale. Un défi que le continent africain pourrait relever en développant des activités innovantes dans des domaines allant de l’agroalimentaire aux énergies, en passant par la gestion des déchets, l’eau, la santé et le tourisme.
Engagement concret
Il est vrai que des efforts financiers importants, ainsi qu’une révision des modèles de développement sont nécessaires afin d’opérer la transition vers une économie résiliente face au dérèglement climatique. D’où l’importance de la réunion des premières dames africaines à Abidjan. Michèle Sabban, présidente du Fonds vert R20 pour les Femmes, a en effet déclaré que l’organisation entend mobiliser 1 milliard d’euros de financement.
Un engagement important qui devrait se traduire par des actions concrètes en faveur de la participation des femmes à l’économie africaine. « Cibler l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes n’est pas seulement important du point de vue des droits de femmes, c’est aussi la mise en place d’une économie intelligente et prospère », a fait valoir Michèle Sabban. « Les femmes sont actrices clés du changement et lorsque femmes et hommes sont égaux en droit, les économies croissent plus vite », a-t-elle ajouté.
Désignée présidente du Fonds Vert R20 pour les Femmes, la première dame ivoirienne, Dominique Ouattara, a quant à elle affirmé que l’économie verte « est une véritable opportunité pour toutes les femmes à travers le monde. Nous devons nous approprier cette approche afin de devenir des actrices incontournables du développement durable dans nos pays. Il nous faut à tout prix protéger notre planète ».
Un modèle de développement propre
La nomination de Mme Ouattara révèle la volonté du continent africain de créer son propre modèle de développement, inclusif et écologique. En effet, l’objectif du Fonds est d’améliorer les conditions de vie des femmes, leurs droits, leur santé et leur éducation, notamment en les impliquant dans la lutte contre le changement climatique et en les initiant à l’économie sociale et solidaire.
La Première dame ivoirienne a régulièrement affirmé l’importance du transfert de technologies et du financement des projets pour l’implication des femmes dans l’économie verte. Dominique Ouattara a présenté les initiatives prises par son pays en la matière et la manière dont elles peuvent contribuer au développement économique. La Côte d’Ivoire a notamment signé le premier projet commercial de biomasse qui permettra de produire de l’énergie à partir des déchets de la culture du palmier à huile.
« Aucun continent, aucun pays n’est épargné par les récents bouleversements climatiques observés sur la planète. Et malheureusement, les premières victimes, et de loin les plus nombreuses, restent les personnes les plus vulnérables que sont les femmes », a-t-elle déploré tout en invitant ses paires africaines à s’approprier l’économie verte afin de devenir les « actrices incontournables » du développement durable de leurs pays.
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