Le 20 novembre, des violences entre agriculteurs bachamas et éleveurs peuls ont eu lieu dans l’Etat de l’Adamawa au nord-ouest du Nigeria. Ce sont principalement des femmes et des enfants qui ont été tués.
De source peule, ce sont 53 personnes, dont 50 femmes et enfants, qui ont été tuées dans quatre villages d’éleveurs de l’Adamawa. Associations et observateurs évoquent pour leur part un bilan plus lours. Ainsi selon l’imam de la mosquée centrale du district de Numan, Aminu Yakub, ce sont 47 corps qui ont été transférés à la morgue avant d’être enterrés. Les victimes sont an grande majorité des femmes et des enfants, dont des bébés de quelques mois.
L’attaque a eu lieu alors que la plupart des hommes étaient absents des villages, parce qu’ils avaient emmené leurs troupeaux paître en brousse ou parce qu’ils vendaient leur bétail sur les marchés. La région de Numan devient fréquemment le théâtre d’affrontements entre agriculteurs et éleveurs pour cause de rivalités pour l’accès à l’eau et à la terre. Ce sont certainement les causes de ces affrontement intercommunautaires très violents.
Une enquête a été ouverte pour établir les faits dans ces quatre villages peuls alors que les observateurs déplorent la situation arguant que la police se montre inefficace à faire respecter la loi dans cette région. Les citoyens sont également mis en cause en raison de leur inaction. En effet les citoyens apparaissent résignés et se sont accoutumés à ces violences opposant éleveurs et cultivateurs, nomades et sédentaires, musulmans et chrétiens.
Les autorités de l’Etat disent avoir l’intention d’augmenter la sécurité dans la région. Pour Ahmed Sajo, commissaire à l’information, l’objectif est de de renforcer la présence policière dans les zones à risques que sont les points d’eau, les zones de pâturages et les abords des cours d’eau.
Face à l’absence de la police les groupes d’autodéfense ont pris une ampleur telle que l’on compare cette région au Far West. Abubakar Girei, un porte-parole de Macban, une association nationale d’éleveurs, déplore le peu d’empressement des autorités à régler ce problème : « En règle générale, les policiers se rendent dans les villages après des affrontements, mais ils ne restent pas sur place pour protéger les éleveurs peuls ou les cultivateurs bachamas. C’est ça le problème. Les policiers restent dans leurs commissariats ou sur les barrages routiers. Evidemment, ils ne peuvent pas être partout. Mais ce qui inquiète les citoyens, c’est de voir que personne n’est jamais arrêté. C’est la question que tout le monde se pose. Nous voulons que les autorités assument leurs responsabilités. Après une attaque, qu’elle ait été commise par des éleveurs ou par des cultivateurs, des peuls ou des bachamas, il faut des enquêtes, des arrestations. C’est la seule façon de rétablir la loi et l’ordre. »
Source : Jeune Afrique
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